En août 2011, six sylphides seins nus investissaient pour la première fois Central Park, avec Getting Off, le dernier roman noir de Lawrence Block, sous le bras pour s’offrir une petite séance de lecture le nez dans l’herbe tendre et le téton au vent. Leur mission : rendre la littérature plus sexy. Leur moyen : bouquiner les seins nus et inviter la population à faire de même. Leur leitmotiv : « Burn bras, not books » (« Brûlez les soutiens-gorge, pas les livres »). Leur nom : « The Outdoor Co-Ed Topless Pulp Fiction Appreciation ».
@HardCaseCrime This the sort of thing you had in mind? (It's been our fave outdoor reading matter for weeks now.) pic.Twitter.com/FiMM3cHH
— Topless Pulp Fiction (@ToplessPulp) 4 Juillet 2012
« Nous sommes un groupe d'amis, d’amis d’amis, d’amis d’amis d’amis et de parfaits inconnus, qui aiment les bons livres et les journées ensoleillées, et profiter de tout ça en même temps autant que la loi le permet. Heureusement, à New York, la loi permet le topless pour les hommes et les femmes », peut-on lire sur le blog de l'association. De fait, en vertu d’une loi datée de 1992, les femmes ont le droit de se promener torse nu à New York, au même titre que les hommes. « Si vous êtes à New York, joignez-vous à nous ! Pour connaître le lieu et la date de notre prochain rendez-vous, écrivez-nous à toplesspulpfiction@gmail.com ou sur Twitter @toplesspulp. Et si vous habitez ailleurs et que vous souhaitez démarrer une branche de notre club, nous nous en félicitons. Laissez-nous juste un mot », précise la bande.
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Bref, les membres de « The Outdoor Co-Ed Topless Pulp Fiction Appreciation » ressemblent davantage à une nuée d'hédonistes bibliophiles qu’à une bande de féministes ou à un crew acharné de militantes pro-lecture. Et le joyeux groupe ne semble pas exclure les mâles de leurs rangs.
@kunle440 We do have male members, but only a few - you're right that it's mostly a female group.
— Topless Pulp Fiction (@ToplessPulp) 6 Mai 2014
En revanche, sur leurs photos, et à quelques exceptions près, les jeunes filles lisent toutes ostensiblement des polars estampillés « Hard Case Crime », une maison d'édition américaine spécialisée dans la publication en livre de poche de romans noirs avec des couvertures dans le style des magazines pulp des années 1940 et 1950. Dès lors, ces innocentes nymphettes assoiffées d’ultraviolets et allergiques aux soutifs ne seraient-elles pas tout simplement des jolies pubs vivantes missionnées par le roi du polar ?