28 milliards de dollars, c'est la somme estimée par la NASA, l'agence spatiale américaine, pour financer le plan Artemis dans sa totalité. Et pour cause, l'enjeu est colossal. Car ce programme étalé sur quatre ans vise à envoyer, en 2024, des humains sur la Lune. Une première depuis 1972. On se souvient des mots de Neil Armstrong, le 21 juillet 1969, qui foulera le sol du satellite en s'exclamant les désormais célèbres : "C'est un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'humanité".
"Nous retournons sur la Lune à la recherche de découvertes scientifiques, d'avantages économiques et d'inspiration pour une nouvelle génération d'explorateurs", a déclaré lundi dernier Jim Bridenstine, l'administrateur de la NASA, expliquant que l'expédition lunaire incarne aussi une étape vers Mars. "Alors que nous construisons une présence durable, nous créons également un élan vers ces premiers pas humains sur la planète rouge".
Mais ce qui rend Artemis d'autant plus important et spécial, c'est son équipage, composé d'un homme mais surtout aussi d'une femme. Inédit dans l'Histoire de la conquête de l'espace, puisqu'aucune astronaute n'a jamais aluni.
Si l'agence spatiale estime ne révéler leur identité que deux ans avant le décollage, soit en 2022, Jim Bridenstine donnait toutefois quelques indices sur les critères de sélection en juillet 2019. Il expliquait alors à CNN que la première femme astronaute à marcher sur la Lune serait quelqu'un "qui a fait ses preuves, qui a volé, qui a déjà été sur la Station spatiale internationale (SSI)". Et surtout, une personne qui fait déjà partie du corps des astronautes.
A l'époque, précise le journal belge La Libre, elles étaient douze astronautes féminines à pouvoir prétendre au poste. Cinq autres femmes ont rejoint l'équipe depuis, mais le quotidien avance qu'elles ne seront peut-être pas préparées à temps pour une mission de cette envergure.
En octobre 2019, et pour la première fois, une sortie spatiale était exclusivement composée de femmes. Des travaux d'entretien réalisés à l'extérieur de la ISS, menés par les Américaines Christina Koch et Jessica Meir (potentielles candidates à 2024 ?), qui rappelaient à quel point le milieu demeure, aujourd'hui encore, essentiellement constitués d'hommes. La preuve : les scaphandres, taillés par défaut sur des tailles masculines standards, les avaient même forcées à reporter la mission de sept mois.
La même année, on comptait seulement 10% d'astronautes femmes. Un chiffre qui, presque 70 ans après que la Russe Valentina Terechkova n'effectue un vol solitaire en orbite (pour l'instant inégalé), ne demande qu'à grossir.