Les récépissés remis à l’issue des contrôles de police ne verront finalement jamais le jour. Selon une information de RTL, après plusieurs semaines de concertations avec les parties concernées, le ministre de l’Intérieur se voit contraint d’abandonner cette mesure annoncée en mai dernier et censée lutter contre les dérives liées aux contrôles au faciès.
En cause, les réticences de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) qui juge l’idée trop extrême et s’inquiète du contenu du fichier qu’aurait nécessité ce système mais surtout le mécontentement des syndicats des forces de l’ordre. « On stigmatise la police comme étant une police raciste, s'était indigné Jean-Claude Delage, secrétaire général d'Alliance. L'annonce faite par le Premier ministre jette le discrédit sur l'honnêteté morale des policiers en laissant penser qu'ils font des contrôles en dehors de la loi. »
Manuel Valls table toutefois sur d’autres solutions comme le retour, sur les uniformes des fonctionnaires de police, d’un numéro de matricule (abandonné en 1985), le bannissement du tutoiement entre agents et personnes interpellées ou encore l’apparition de caméra-bouton pour filmer les contrôles. Autant de mesures dont l’objectif principal est d’honorer la proposition de François Hollande durant la campagne présidentielle : « je lutterai contre le délit de faciès dans les contrôles d’identité (…)».
Crédit photo : AFP/Archives
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