La France a pris des mesures de précaution en annonçant dimanche le retrait provisoire d’Afghanistan de ses agents publics « afin de garantir leur sécurité », suite à l’assassinat samedi de deux conseillers militaires américains, en pleine affaire des Corans brûlés. Bernard Valero, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, n’a néanmoins pas précisé dans son communiqué le nombre de personnes concernées. Simultanément, le ministère allemand de la Coopération économique a annoncé le retrait de « tous les experts allemands et internationaux » travaillant au nom de l’Allemagne « dans les administrations et les ministères de la région de Kaboul », soit environ 50 agents. Paris et Berlin suivent la Grande-Bretagne qui a décidé samedi du retrait temporaire de ses conseillers rattachés aux organisations gouvernementales à Kaboul.
Le général John Allen, à la tête de la force armée de l’Otan en Aghanistan (Isaf) a décidé, le premier, le rappel de tout le personnel de l’Isaf travaillant dans les ministères afghans après la mort, samedi, de deux officiers américains dans les locaux du ministère afghan de l’Intérieur. Selon une source gouvernementale afghane, les deux officiers ont été tués à cause d'une dispute avec un de leurs collègues afghans au sujet des Corans brûlés mardi dans la base américaine de Bagram. L’Isaf a précisé qu’une « enquête était en cours », refusant d’établir tout lien prématuré entre l’assassinat et l’affaire des Corans confisqués et incinérés au motif que les détenus s’en servaient pour communiquer. Ce geste, qualifié « d’erreur par inadvertance » par le président Barack Obama dans une lettre d’excuses à son homologue afghan, Hamid Karzaï, a provoqué cinq jours d’émeutes anti-américaines dans le pays, qui se sont soldées par une trentaine de morts et plus d’une centaine de blessés.
Ce weekend au Pakistan, la maison d’Abbottabad dans laquelle s’était réfugié Ben Laden, le chef d'Al-Qaïda avant d’être abattu lors d’un raid américain le 2 mai dernier, a été rasée. Les autorités craignent que ce site, qui attire déjà quotidiennement des centaines de visiteurs, devienne une attraction touristique, voire un mémorial.
Élodie Vergelati
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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