C'est l'une des questions qui taraudent les futurs parents : les conjoint·e·s des femmes enceintes vont-elles/ils pouvoir les accompagner en salle d'accouchement en pleine épidémie de coronavirus ?
Jeudi 26 mars, le professeur Philippe Deruelle, gynécologue-obstétricien à Strasbourg et Secrétaire Général du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF), s'est exprimé sur le sujet dans une interview accordée à l'émission La maison des maternelles de France 5. Et il défend la présence du ou de la conjoint·e lors de l'accouchement, alors même qu'il exerce dans l'une des zones les plus touchées par le Covid-19.
"On a mis en place une procédure qui 'enchaîne' le papa à la maman (...) Je crois qu'on peut maintenir leur présence en mettant en place une organisation extrêmement militaire et rigoureuse", affirme-t-il. "Le papa reste, confiné avec son épouse, dans la salle de naissance. On met en place ce qu'il faut pour protéger les soignants. Si le papa doit aller manger, il doit avoir prévu au préalable son sandwich, sinon il ne mange pas. S'il doit aller aux toilettes et qu'elles ne sont pas dans la salle, il doit sonner pour demander à y aller. S'il y va, on nettoie toutes les surfaces, etc.", poursuit-il.
Le 21 mars, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), a réaffirmé que chaque femme avait le droit à un accouchement sûr et positif. Et cela inclut l'accompagnement par la personne de leur choix.
À la Pitié-Salpêtrière, à Paris, un dispositif semblable à celui de Strasbourg a été mis en place, rapporte Le Monde. L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) n'a pas interdit de manière systématique la présence du conjoint en salle d'accouchement et laisse les maternités prendre leur propre décision.