Cheveux courts, la trentaine, sourire aux lèvres, dynamisme à toute épreuve. Virginie Legrand (alias Vivi Popote ) nous reçoit en région parisienne à Andrésy, dans son appartement : son lieu de vie, mais aussi son lieu de travail.
La cuisine est son laboratoire où elle prépare les prestations pour ses clients. Le salon fait office de bureau : elle y gère ses factures, son agenda, ainsi que la communication de son entreprise sur les réseaux sociaux. Sa profession ? Cheffe à domicile.
Cinq ans avant, sa vie était pourtant radicalement différente. À l'époque, Virginie enseigne l'histoire, l'allemand et le français dans des établissements hors contrat. En juin 2013, elle rencontre une opportunité à ne pas laisser passer : celle de travailler dans une école dont les préceptes d'éducation sont basés sur la méthode Montessori.
Elle démissionne, ravie à l'idée de se lancer dans une nouvelle aventure. Mais son enthousiasme s'estompe au bout d'un mois : l'école est en liquidation judiciaire et ne peut plus assurer son salaire.
"À partir de ce moment, je me suis mise à réfléchir à mes possibilités. Monter une entreprise dans le domaine de la cuisine me titillait depuis longtemps. J'avais peur de me lancer, surtout que je venais d'avoir un enfant. Mais là, c'était le bon moment", nous raconte-t-elle.
Élevée par un père fin gastronome, la passion de Virginie pour la cuisine démarre très tôt. Dès l'âge de 20 ans, elle se lance dans de multiples recettes, qu'elle prend plaisir à inventer. "Le plus dur avant de me lancer a été de me dire que je professionnalisais une passion. J'avais peur que parler tout le temps de nourriture devienne indigeste", nous confie-t-elle.
Malgré ses doutes, Virginie décide de foncer : elle lance son autoentreprise en décembre 2013, d'abord en effectuant du soutien scolaire, puis quelques prestations cuisine. "Au début, c'était comme ça, juste pour tester. Mais il n'a pas fallu longtemps pour que la tendance s'inverse. Je me suis vite retrouvée à gérer de nombreuses commandes culinaires, beaucoup plus que les cours particuliers, en fait."
Cours de cuisine dans les écoles, prestations pour des mariages, baptêmes, fêtes d'entreprise. Cette touche-à tout qui a plus peur de s'ennuyer que de multiplier les expériences vit à 100 à l'heure et enchaîne les prestations.
Fervente adepte du sucré-salé, Vivi Popote met un point d'honneur à se réinventer et à créer des plats sur-mesure pour ses clients, avec des recettes qui sortent des sentiers battus, comme le tartare de saumon aux fraises ou le boudin noir aux bananes.
Virginie n'a toutefois pas renoncé à sa passion pour l'éducation, puisqu'elle continue de donner des cours particuliers à une trentaine d'élèves tout au long de l'année.
Voici les anecdotes, les astuces et les ingrédients secrets de cette entrepreneuse passionnée pour lancer sa propre entreprise.
Virginie Legrand : Le fait me retrouver au chômage. Comme je ne suis pas du genre à rester assise sur mon canapé, je me suis donc dit que c'était là une bonne occasion de me réinventer.
VL : Mon compagnon Guillaume, qui travaille avec moi à plein temps et qui m'est totalement indispensable. Ensuite, le père de ma fille, avec qui je m'entends très bien et qui m'aide beaucoup au quotidien. Je suis également très soutenue par mes ami·es. Et par ma fille aussi, qui s'intéresse beaucoup à mon activité.
VL : En septembre dernier, j'ai contacté une maison d'édition pour leur proposer un projet de livre de recettes sur la cuisine qui me ressemble : un mélange de tradition et de créativité. Et, chose incroyable, ça a marché !
J'ai rencontré l'éditrice et nous avons eu un réel coup de coeur l'une pour l'autre, nos ambitions sont parfaitement complémentaires.
Pour optimiser ma réflexion, je me laisse quelques mois de maturation et ma résolution de 2019 sera assurément de mettre tout en oeuvre pour que ce projet de longue date devienne enfin réalité.
VL : Rien. Je referais tout pareil !
VL : Croire en soi, même si c'est difficile. Être déterminé·e aussi, mais surtout, savoir s'organiser.
VL : Mon approche de la cuisine était atypique, un peu fofolle. Mais cela m'a permis d'attirer des clients, au final peut-être plus que si j'avais pratiqué une cuisine conventionnelle, je pense.
VL : Me reconnecter avec ma sphère familiale : aller à la piscine ou à la bibliothèque avec ma fille. Bouquiner... Prendre un bon bain chaud aussi et me détendre en regardant des contenus divertissants.
VL : "Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, mais parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles" de Sénèque.
On a toujours tendance à se dire que ça ne va pas, mais essayons de sortir de cette condition pour se demander ce qu'on peut faire pour se sentir mieux et être plus épanoui·e.
VL : Savoir s'entourer de personnes qui vont les conforter dans leur choix, et surtout s'éloigner des personnes qui peuvent les paralyser dans leur détermination à réussir.
Je pense aussi qu'il est important de mesurer à quel point être entrepreneur·euse nécessite de l'énergie, de la volonté et de la détermination.
Si je devais encourager quelqu'un à se lancer dans son entreprise, je lui dirais de croire en elle/lui, d'avoir de l'audace. Avec toutes ces bonnes ondes, elle/il va forcément réussir !"