Les règles ne touchent pas uniquement les femmes cisgenres. Non-binaire ou hommes transgenres, de nombreuses personnes sont menstruées sans s'identifier dans leur genre de naissance. Par ailleurs, 22 % des 18-30 ans confient ne pas se reconnaître dans les catégories femmes-hommes, d'après un sondage de l'Ifop pour Marianne.
Afin de proposer aux concerné·e·s des protections périodiques adaptées, mais aussi respectueuse de leur corps comme de l'environnement, la marque Moodz a conçu un boxer menstruel non-genré. Un sous-vêtement noir réalisé en tissus d'origine européenne certifiés Oeko Tex, doté d'une doublure en coton, disponible du 34 au 50 et dans deux versions : flux moyen (au prix de 36 €) et très grand flux (au prix de 39 €).
Une première en France, qui s'assortit d'une campagne inclusive et inspirante, à des années lumières de la binarité problématique qu'on a longtemps connu dans les publicités traditionnelles.
Devant l'objectif, deux hommes transgenres, une personne non-binaire et une femme cisgenre. Un casting pour prouver que les règles sont l'affaire de nombreux·se·s.
Hanneli, homme trans qui a été consulté pour ce projet avant de poser lui aussi, raconte à Madmoizelle : "J'ai voulu participer, car je me suis dit que quitte à être impliqué sur le projet, autant l'être aussi dans l'incarnation. Cela me tenait à coeur de pouvoir porter un message militant rien qu'avec mon corps trans non hormoné. C'est important au niveau des représentations, et je ne voulais pas louper une telle occasion."
Militant, ce projet l'est d'autant plus qu'une partie des recettes, comme des produits, seront reversés à l'association Acceptess-T, qui lutte pour la défense des droits des personnes trans, afin que les personnes les plus précaires puissent en bénéficier. Et ce, durant toute l'année 2021. "Travailler avec des hommes transgenres et non-binaires sur cette campagne était une évidence", affirme Moodz sur Instagram. Et de signer : "En matière de règles, il n'y a pas de règles". A bon entendeur.
Cette démarche, beaucoup l'ont applaudie. L'activiste trans Lexie, notamment, qui a mentionné le sous-vêtement sur le réseau social. "Il y avait un vrai besoin dans la communauté pour un sous-vêtement de règles qui ne renvoie pas à une coupe féminine et ne soit pas source de dysmorphie (discordance entre l'identité de genre d'une personne et le genre auquel elle a été assignée à la naissance, ndlr)", écrit-elle en story sur Instagram. "Mais là où c'est super, c'est que tout a été pensé avec et pour des personnes trans".
Une approche authentique pour une initiative indispensable, qu'il serait grand temps de démocratiser.