À Londres, les poubelles n’ont pas pour unique vocation de récolter les déchets. Installées dans le quartier d’affaires de La City, elles sont de véritables bijoux de technologie : météo, conditions de trafic dans le métro en temps réel, titres de l’actualité ou encore publicités s’affichent sur un écran LCD, intégré sur le flanc des poubelles.
Intelligentes certes, mais aussi espionnes. En effet, ces poubelles sont également capables de récolter des données provenant des smartphones des passants. L'objectif ? Évaluer leurs centres d'intérêts, afin de leur proposer des publicités ciblées. Équipées de Wi-Fi, elles enregistrent notamment « l'adresse MAC de leur téléphone, un code d'identification unique, permettant d'établir des statistiques sur les trajets d'un individu d'une poubelle à l'autre et la régularité de ses habitudes », explique Le Figaro.
L'atteinte à la vie privée est telle que lundi 12 août, plusieurs habitants et salariés de la capitale britannique ont exigé que cette technologie soit désactivée. Même son de cloche pour les autorités de la City, qui affirment que cette collecte d’informations « doit cesser immédiatement », jusqu'à ce qu'il y ait un débat public sur le sujet. « Nous avons aussi saisi l'autorité britannique de protection de défense des libertés », ont-elles ajouté.
De son côté, Renew, la société à l’origine de ces poubelles, a réagi dans une lettre ouverte. Elle y explique que les données collectées ne peuvent en aucun cas permettre d’identifier un utilisateur ou de connaître le moindre détail de sa vie. La technologie aurait été à l'essai en juin (plus d'un demi-million de téléphones ont été enregistrés en l'espace d'une semaine) et comptabiliserait simplement le nombre de passants, sans obtenir leurs données personnelles. « Nous ne pouvons pas vraiment suivre les gens, nous ne voyons pas les gens, tout ce que nous voyons est un dispositif », a déclaré Kaveh Memari, le PDG de Renew.
Ce dernier promet que le public sera désormais mieux informé avant qu'un tel projet ne soit mis en place, afin de s’assurer que chacun est « à l’aise avec ces technologies interactives ». D'autres villes comme New York, Dubaï et Rio devraient bientôt installer ce dispositif.
Elodie Cohen Solal
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