Les deux longs métrages posent chacun à leur façon un regard critique et singulier sur les américains d’aujourd’hui et leur environnement. Il est question de politique mais surtout de dysfonctionnements sociaux. Deux réalisateurs nous donnent leur vision de la sauvagerie et de la violence qui font rage dans ce pays et qu’on a trop souvent tendance à oublier, ou du moins à dissimuler.
« God Bless America », ou pas !
Ce film raconte l’histoire de Frank, un cinquantenaire en phase terminale d’une tumeur au cerveau. Sa femme l’a plaqué, ses voisins sont insupportables et il vient de se faire licencier en se faisant accuser de harcèlement sexuel. Bref, Frank n’a pas la vie facile et surtout n’a absolument plus rien à perdre. Il décide alors de passer le peu de temps qu'il lui reste à vivre à zigouiller toutes les personnes (et la liste est longue) qui font à ses yeux la bêtise de l’Amérique. Armé et accompagné d’une ado tout aussi révoltée et désorientée que lui, Frank se lance dans une chasse à l’homme à grande échelle. Tous deux ils tuent froidement, avec une pointe de satisfaction, toutes personnes susceptibles de les contrarier.
« Into The Abyss » et plus bas encore.
Ce documentaire retrace le déroulement d’un triple meurtre commis en 2001 au Texas. Deux jeunes garçons de 18 ans veulent voler une voiture, mais leur plan tourne mal et les deux complices assassinent trois personnes sur leur chemin. Le film compile des témoignages de proches des victimes et des tueurs ainsi que des images des lieux du drame. Mais aussi des interviews de Michael Perry lui-même, l’un des deux jeunes assassins, qui se languit depuis dix ans dans le couloir de la mort. A l’époque de l’enregistrement de ces interviews Perry est à une semaine de son exécution, c’était en 2010.
Entre la comédie dramatique et le documentaire portrait, ces deux films dépeignent une Amérique terrifiante. Un pays où la violence et la misère sont monnaie courante et ou les lois de la morale sont bafouées sans vergogne. On est bien loin des parades du 4 juillet et des dindes farcies, il s’agit là de deux portraits anxieux de l’Amérique contemporaine. Ces films vont-ils avoir une incidence sur l’opinion publique à quelques semaines des élections présidentielles ?