Après Snoop Dogg et en attendant l'arrivée de Rihanna sur le marché, c'est au tour de Whoopi Goldberg de se lancer dans le juteux commerce de cannabis. La comédienne s'est associée à Maya Elisabeth, fondatrice de la société Om Edibles pour concevoir Whoopi & Maya, une ligne de produits à la marijuana destinée à soulager les douleurs menstruelles des femmes.
Lancée en Californie, où la consommation de la marijuana à usage thérapeutique est tout à fait légale, la marque Whoopi & Maya met en avant son aspect médicinal. Pas d'usage récréatif ici, mais bien une ligne spécialement conçue pour aider les femmes à surmonter la douleur de leurs règles.
"Ce projet vient de ma propre expérience de toute une vie de règles douloureuses et du fait que le cannabis était littéralementla seule chose qui me soulageait", a expliqué l'actrice de Sister Act.
Pour le moment commercialisée uniquement dans les dispensaires de Californie, la marque Whoopi & Maya ne sera accessible que par les propriétaires d'une carte de marijuana médicinale. Quatre produits au design plutôt léché sont disponibles : une pâte de cacao, une crème, un bain moussant et des décoctions semblables à celles qu'aurait bues la reine Victoria pour soulager ses crampes abdominales.
La marijuana, remède aux douleurs menstruelles ? Pour les opposants à la légalisation et à la consommation de cannabis aux États-Unis, l'argument est fumeux. Interrogé par le site HelloGiggles , le co-président de l'association Citizens Against Legalizing Marijuana (CALM) Scott Chipman ne mâche pas ses mots. Pour lui, la ligne de produits au cannabis "spéciale règles" a tout d'une escroquerie. "Il est décevant de voir Whoopi et d'autres issus de la culture populaire d'essayer de capitaliser et de profiter de la perception erronée qu'ont les gens de la marijuana comme médicament. C'est l'équivalent des ventes d'huile de serpent, qui sont sans fondement médical et dont on a du mal à mesurer les effets secondaire négatifs potentiels. [...] Les femmes (et les hommes) ne doivent pas se laisser berner par des réclamations médicales, indépendamment de la célébrité d'une porte-parole. La célébrité de Whoopi pourrait être utilisée de manière beaucoup plus productive pour faire écho aux avertissements de plusieurs associations médicales nationales contre la consommation de marijuana, particulièrement auprès des enfants et des jeunes adultes pour lesquels l'utilisation de drogues peut avoir des conséquences très graves sur leur santé mentale et physique, en plus d'une potentielle addiction."
Par ailleurs, certains membres de la communauté médicale sont sceptiques quant à la consommation de cannabis pendant la période des règles. "À l'exception d'une étude dans les années 1800, je ne vois aucune preuve dans la littérature médicale de l'utilisation [du cannabis lors des règles]", a déclaré à FOX News Ranit Mishori, professeur de médecine familiale à la Georgetown University School of Medicine. Même constat observé par le Dr. Scott Krakower, chef adjoint de l'unité de psychiatrie à l'hôpital Zucker Hillside. "Vous ne savez pas ce que ces produits contiennent. C'est une erreur de les commercialiser tant qu'ils n'auront pas été étudiés de plus près."
Des critiques que balaye Whoopi Goldberg. "Comment pouvons-nous avoir un expert de sexe masculin qui dise à toutes les femmes ce qui fonctionne le mieux pendant LEURS règles ?, s'interroge l'actrice et entrepreneuse dans The Daily Beast. Qu'ils aient fait des études ne signifie pas que les femmes doivent renoncer à trouver des voies de secours là où elles le peuvent. Je ne peux pas dire que chaque femme va trouver du soulagement dans ces produits, mais s'ils fonctionnent ce sera au mieux pour elle."
Et d'ajouter dans les colonnes de Vanity Fair que la gamme de produits Whoopi & Maya se glissent "dans un sac à main" et n'empêchent en rien d'aller travailler. "Vous pouvez vous massez le bas-ventre ou le bas du dos au travail, puis quand vous rentrez chez vous, vous pouvez prendre un bain ou boire une infusion, ce qui vous permet de continuer à travailler tout au long de la journée."
De son côté, Morgan Fox, qui dirige la communication du Marijuana Policy Project, qui vise à réformer les lois sur l'interdiction de la marijuana aux États-Unis, accuse de "stigmate négatif et inexact" le manque de soutien dont pâtit la marijuana médicinale et réfute toute conséquence grave sur la santé. Pour lui, utiliser des produits à base de marijuana pendant les règles n'est pas plus dangereux que la consommation de médicaments comme Advil, que les femmes utilisent pour soulager leurs crampes. "Le fait est que la marijuana est beaucoup plus s sûre que beaucoup d'analgésiques prescrits. Chaque année, des centaines de personnes meurent d'overdose d'acétaminophène (le paracétamol, ndlr), mais personne n'a jamais succombé à une surdose de marijuana."