Alors que l'Angleterre fait face à de nombreux départs de djihadistes en direction de la Syrie, l'association des crèches anglaises a affirmé le rôle essentiel des puéricultrices, à même de déceler les signes de radicalisation au sein des familles.
Pour Purnima Tanuku, directrice de la National Day Nurseries Association, le personnel travaillant dans les établissements de la petite enfance a en effet la responsabilité d'être vigilant à l'égard du comportement des parents comme des enfants.
Ses déclarations interviennent peu après la découverte d'une vidéo de propagande de l'Etat islamique montrant un jeune enfant parlant en Anglais. Un homme a depuis identifié le garçonnet comme son petit-fils, parti rejoindre les rangs de l'organisation terroriste avec sa mère convertie à l'Islam des années auparavant. Le départ pour la Syrie de plusieurs familles accompagnées d'enfants en bas âge a également attiré récemment l'attention des médias.
A la tête de plus de 55000 crèches dans le pays, Purnima Tanuku estime que le premier devoir d'une crèche est de protéger les enfants y compris "de l'influence dangereuse de la pensée radicale ou de toute menace à l'encontre de leurs libertés".
Et celle-ci d'expliquer : "Quand les crèches ont été inclues dans le programme "Prevent Duty" (programme destiné à lutter contre la radicalisation à l'école lancé en 2014, ndr), beaucoup ont exprimé leur scepticisme. Comment des enfants si jeunes pouvaient être associés au terrorisme ? Comment peut-on influencer un bébé ? Pourtant nous avons vu des enfants de tout âge poussés par leurs parents à combattre des valeurs qui nous sont chères. C'est la raison pour laquelle il est essentiel que les enfants puissent faire avant d'entrer à l'école l'expérience de la liberté, c'est-à-dire du respect des opinions d'autrui, des traditions et des religions et de la célébration des différences. Un employé de crèche est bien placé pour enseigner aux enfants des valeurs prônant la tolérance au cours de ces premières années aussi délicates et sensibles que fomatrices".
Outre cette mission de formation, les puéricultrices, qui entretiennent souvent des relations plus intimes avec les parents des enfants dont elles s'occupent toute la journée que les institutrices, pourraient, selon Purnima Tanuku, à même de déceler des potentiels signes de radicalisation au sein des familles.
"Elles peuvent reconnaître les soudains changements de comportement chez un enfant qui peuvent trahir des maltraitances et indiquer un début de radicalisation, et passer à l'action. Il y a des signes annonciateurs quand des parents projettent d'emmener un enfant en Syrie. Les employés des crèches ont le devoir de rapporter les moindres doutes qu'ils peuvent avoir au sujet du comportement d'un enfant ou de ses parents", explique la directrice de la National Day Nurseries Association.
Qu'en pensez-vous ? Les puéricultrices travaillant dans des crèches doivent-elles être aux aguets ?