Début juin, une vingtaine de personnalités internationales, parmi lesquelles plusieurs anciens chefs d’État, se prononçaient pour la légalisation du cannabis. Hier, c’était au tour de Daniel Vaillant, député-maire du 18e arrondissement de Paris et ancien ministre de l’Intérieur, de faire entendre sa voix sur le sujet.
Dans un rapport présenté hier à l’Assemblée nationale, il avoue avoir « ouvert les yeux sur une réalité que personne ne veut voir : l’échec de la répression et de la prohibition du cannabis, avec une consommation qui explose en même temps que les trafics et la criminalité qui y sont liés ». Et pour cause, alors que la France conserve une des législations les plus répressives d’Europe, le niveau de consommation de stupéfiants reste l’un des plus élevés.
Daniel Vaillant suggère donc la dépénalisation de la consommation de cannabis et la création d’une filière d’État de production. L’élu préconise ainsi la mise en culture de 53 000 hectares « selon des règles strictes pour garantir la qualité des produits ». L’objectif affiché n’étant pas « d’inciter à la consommation mais de traiter le cannabis comme les autres drogues légales, le tabac et l’alcool », cette mesure serait accompagnée de campagnes de prévention. En outre, des établissements uniquement consacrés à la vente (sur le mode des débits de tabac) et d’autres dédiés à la vente mais aussi à consommation, seraient prévus à l’usage des consommateurs majeurs.
Toutefois, ce matin, sur les ondes de la radio RTL, le ministre de la santé Xavier Bertrand a jugé que « la voie de la dépénalisation serait une erreur totale et dangereuse pour les jeunes ». Et d’ajouter « la société française ne veut pas de la dépénalisation du cannabis. »
Drogues : la légalisation est-elle la solution ?
La consommation de drogue se démocratise
Vers des dépistages de drogues au travail ?
Lutte contre la toxicomanie des adolescents : l’affaire de tous !