Pour de nombreux joueurs, le système d'abonnement sur les MMO et surtout les MMORPG est de moins en moins justifié à mesure que les années passent. Au début des années 2000, il se justifiait par l'entretien très coûteux des serveurs et de l'infrastructure mais ce poste de dépense est aujourd'hui moindre grâce à l'évolution technologique. L'abonnement serait-il devenu un modèle économique caduque ?
Certes, on ne paie plus majoritairement pour une connexion. Mais celle-ci n'est que la face émergée de l'iceberg des frais engagés par le studio et la société éditrice. En ce qui concerne The Elder Scrolls Online, Zenimax Online a reçu deux apports de fonds en 2007 et 2010 pour un montant total de 450 millions de dollars : cette somme a en partie été utilisée pour développer le jeu. Financer une équipe de game masters, développeurs, game designers, etc, sur plusieurs années, ça coûte cher. Très cher. Surtout quand le jeu est aussi vaste qu'ESO. La société rembourse donc ses dettes sur les ventes de boîtes de jeu mais aussi sur les abonnements.
Les abonnements permettent en outre de financer des mises à jours régulières qui nécessitent des équipes importantes, surtout que Matt Frior, directeur général de Zenimax, en promet des « substantielles » toutes les « quatre à six semaines ». Certes, des MMO free-to-play en proposent également et ce sur le même rythme, tel Star Wars : The Old Republic, et dont la qualité est tout à fait honorable. Mais pour certains joueurs, la différence se fait ailleurs : l'absence de « cash shop », cette boutique en ligne permettant d'acquérir des avantages. Ceux-ci sont parfois purement cosmétiques, comme dans Path of Exile, ce qui n'impacte pas l'équilibre entre les joueurs ayant payé et les autres. Mais lorsque ce n'est pas le cas, il arrive qu'il se constitue de fait une communauté de joueurs à deux vitesses, ce que l'abonnement permet d'éviter aux yeux de beaucoup.
L'abonnement sera t-il le bon modèle pour The Elder Scrolls Online ? La décision est la bonne aux yeux de Bethesda et Zenimax Online qui sont tombés d'accord sur ce système. Les deux sociétés sont persuadées que les joueurs seront au rendez-vous si un contenu de qualité est fourni. ESO arrivera t-il à se hisser au rang des quelques MMO à abonnement encore existants, tels EVE Online ou World of Warcraft ? Réponse dans quelques mois pour voir le travail accompli.