Les Américains votent en ce 6 novembre pour choisir leur prochain président mais également pour élire leurs députés et renouveler une partie du Sénat. Ces élections vont-elles faire de 2012 « l’année de la femme » aux États-Unis ? La sénatrice américaine Barbara Boxer veut le croire. Et en effet, cette année, on compte un nombre record de candidates dans la course aux deux chambres américaines : 18 prétendent au Sénat et 141 à un siège à la Chambre des représentants. À l’heure actuelle, la parité est loin d’être atteinte dans les institutions politiques américaines : on compte 16,8% de femmes au congrès, 17% au Sénat, et sur les 435 membres de la chambre des représentants, seulement 73 femmes. Dans le magazine Forbes, la professeure de sciences politiques Susan Carroll confie regarder de près les sondages et s’intéresser plus particulièrement à deux candidates : l’une est la démocrate Tammy Baldwin, en lice pour le Sénat, qui en cas d’élection serait la première femme ouvertement lesbienne à y gagner un siège. L’autre est la républicaine Mia Love, qui pourrait bien être la première femme afro-américaine à représenter son parti dans la Chambre. Pour l’observatrice, toutes deux incarneraient l’ouverture à la fois aux femmes et à la diversité au sein des instances politiques. Et si, selon elle, les femmes mènent une campagne encore plus difficile que leurs homologues masculins, victimes d’attaques sexistes et misogynes, elles représentent pour le paysage politique américain une véritable aubaine. « L’histoire montre que les femmes savent collaborer au-delà des lignes partisanes », explique-t-elle.
Ce que l’on sait moins, c’est que l’on retrouve également des candidates non seulement dans les rangs des prétendants au Sénat et à la Chambre des représentants, mais également dans la course à la Maison-Blanche. En effet, au-delà de Barack Obama et Mitt Romney, les Américains ont le choix entre 22 autres candidats à l’élection présidentielle. Parmi eux, deux femmes : l’actrice Roseanne Barr, représentante du micro-parti « Peace & Freedom Party », et la candidate des Verts Jill Stein. On entend peu parler de ces petits candidats, et pour cause : seuls ceux disposant de 15% d’intentions de vote dans au moins cinq sondages ont le droit de participer aux « grands débats » nationaux retransmis sur les chaînes nationales. Or, les plus grands de ces « petits » prétendants à la Maison-Blanche culminent à 3% des intentions de vote, à l’instar de Mme Stein. Mais pour cette dernière, l’important, si ce n’est de participer, est du moins de rappeler aux « 90 millions de personnes qui ne voteront pas le 6 novembre qu'un autre choix existe. » De quoi mobiliser les abstentionnistes ?
Crédit photo : Facebook/Tammy Baldwin/Mia Love
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