C'est dans le cadre du bien nommé podcast Contre-addictions de la chanteuse Rose qu'Elodie Frégé s'est confiée sur un sujet qui lui tient particulièrement à coeur, et s'avère pourtant difficile à évoquer : l'alcoolisme chez les femmes. Un véritable tabou, et ce alors qu'en 2021, entre 500 000 et 1,5 million de Françaises affirmaient entretenir une "consommation problématique d'alcool".
Une consommation problématique dans laquelle la chanteuse se reconnaît sans forcément se l'avouer. "J'ai une vraie addiction qui dure jusque-là, mais qui pour l'instant n'est pas un problème, ou alors je me voile la face. C'est que je ne peux pas monter sur scène sans boire", a-t-elle affirmé au micro. "Alors ça, je pense que je ne l'ai jamais dit en interview", a encore confié l'artiste.
"C'est rien, ce sont deux verres, mais ce sont deux verres... Donc si j'avais énormément de succès et que j'avais des concerts tous les soirs, serais-je alcoolique ? Vraiment, c'est terrible", a déclaré Elodie Frégé lors de cette interview intimiste.
La chanteuse a longtemps souffert d'une profonde anxiété. A l'époque de sa participation à la troisième saison de la Star Academy, elle se sentait "au bord, à l'agonie, avec une envie de se foutre en l'air", souffrant notamment de la solitude.
L'alcoolisme chez les femmes est un vrai enjeu de société et renvoie à bien des questions de santé mentale. Récemment encore, c'est une autre chanteuse, Camille Lellouche, qui en témoignait. "A un moment je buvais beaucoup trop parce que j'étais malheureuse, je sortais beaucoup trop, je n'arrivais plus à aller travailler", avait-elle effectivement déclaré en janvier au sein de l'émission de France 2 Un dimanche à la campagne.
Cet alcoolisme, qu'abordent notamment les essais Sans alcool de Claire Touzard et Jour Zéro de Stéphanie Braquenais, n'est pas simplement un enjeu de santé, mais un enjeu de genre. Réalisatrice d'une émission d'Infrarouge dédiée à ce sujet, la réalisatrice Marie-Christine Gambart analysait : "Les femmes alcooliques ne sont pas des 'déviantes', mais des personnes étranglées par l'addiction, le poids des responsabilités et par des traumatismes multiples : abus sexuels, harcèlement...". D'où la nécessité de parler et de briser ce tabou persistant.