"Vous mettez à la tête de l'Etat des hommes qui sont accusés de viol et de violences contre les femmes, pourquoi ?". C'est ainsi que Laura, lycéenne de 18 ans, a interpellé Emmanuel Macron, lors d'un déplacement présidentiel effectué dans le Tarn, à trois jours des élections législatives.
En s'exprimant ainsi, la lycéenne a fait ouvertement référence aux accusations dont font l'objet le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, visé par une plainte pour viol, ainsi que le ministre des Solidarités Damien Abad, accusé de violences sexuelles. La phrase cinglante de Laura, décochée face à une gendarmerie et au sein d'un bain de foule, n'a pas laissé Emmanuel Macron indifférent.
"J'ai accompagné la libération de la parole et je continuerai de l'accompagner, de la protéger. En même temps pour fonctionner en société vous devez avoir de la présomption d'innocence", a répondu le président.
"Je ne comprends pas comment on peut parler de présomption d'innocence quand des milliers de femmes se font violer chaque année et qu'on les laisse être gouvernées par des hommes qui sont accusés de ce genre de choses", a en retour poursuivi Laura auprès de la chaîne d'info en continu BFM TV, suite à cet échange houleux.
La jeune femme porte peu de confiance envers la parole présidentielle. "Pour moi, c'est du baratin, je trouve ça hypocrite. Il n'arrête pas de répéter que la grande cause du quinquennat, c'est la lutte contre les violences faites aux femmes, mais il nomme des hommes qui en sont accusés", poursuit-elle à l'antenne de BFM TV.
La jeune femme elle-même a été victime de violences sexistes et sexuelles mais n'a pas porté plainte. Elle explique pourquoi : "ça n'aboutit jamais car il y a des hommes comme ça à la tête de l'Etat".