Après les stérilisations forcées, les hystérectomies sans raison. Des activistes du groupe Karnataka Janaarogya Chaaluvali ont découvert que de nombreuses femmes avaient subi des hystérectomies dans des villages du district de Kalaburgi sans réelle justification médicale.
Sur les 707 femmes opérées, plus de la moitié étaient âgées de moins de 35 ans et 20% de moins de 30 ans. Or, les ablations de l'utérus sont pratiquées généralement pour soigner les fibromes utérins et les saignements post-ménopause chez les femmes de plus de 35 ans. Comme le souligne une gynécologue qui ne souhaite pas donner son nom, "personne ne pratique une hystérectomie en cas de douleur abdominale, il s'agit d'une opération chirurgicale qui se programme et pour laquelle la patiente doit être préparée".
Dans la plupart des cas cités dans l'étude menée par l'association Karnataka Janaarogya Chaaluvali, les femmes rapportent s'être rendues dans des hôpitaux privés pour se plaindre de douleurs abdominales ou de cycles menstruels irréguliers. Les médecins leur ont alors expliqué que leur utérus était soit atteint, soit gonflé, ou pire, qu'il était rempli de vers ou était d'une couleur verte ou noire. Avant de les informer qu'il était nécessaire qu'elles soient opérées rapidement afin de subir une hystérectomie, profitant ainsi de leur ignorance afin de s'enrichir sur leur dos.
Cela fait plusieurs années que des cas d'hystérectomies injustifiées sont rapportées en Inde. En 2011, 16 000 femmes vivant dans l'état de Bihar ont accepté de subir cette opération afin de toucher une assurance, et des milliers de cas similaires ont été rapportés dans d'autres états. L'organisation Oxfam a même appelé en 2013 à une "action immédiate pour empêcher les médecins de pratiquer sans raison des hystérectomies dans les cliniques de soin privées."
Comme le souligne un militant, la fréquence de ces opérations injustifiées montrent aussi les faiblesses de la couverture médicale dans certaines régions rurales d'Inde. En effet, les symptômes décrits généralement par les femmes qui ont subi une hystérectomie pointent vers des infections qui pourraient être aisément soignées avec des médicaments.