Dans le monde, 176 millions de femmes sont atteinte d'endométriose. Une femme sur sept, en France, soit 3 millions d'entre nous. Il s'agit d'une maladie chronique qui affecte l'endomètre, la paroi de l'utérus. Celui-ci prolifère dans d'autres organes, causant des lésions qui provoquent dans la majorité des cas de très fortes douleurs pendant les règles et les rapports sexuels. Malheureusement, il arrive fréquemment que cette condition soit diagnostiquée tardivement - sept ans en moyenne, assure Santé Magazine - car peu documentée. Un retard notable qui affecte la fertilité de celles qui en souffrent (constatée dans 30 à 50 % des cas).
Pour alerter sur cette maladie encore méconnue, Lena Dunham, elle-même atteinte d'endométriose, a décidé de se confier sur ce qu'elle vivait au quotidien sur les réseaux sociaux. En ligne, elle témoigne de ses maux physiques, des conséquences sur son mental. Dans un essai poignant, elle se livre même sur l'après de son hystérectomie, terme qui définit une ablation de l'utérus, des trompes de Fallope et du col. Et plus récemment, lors d'une interview pour Cosmopolitan UK, l'actrice, productrice et réalisatrice américaine explique la façon dont la maladie a affecté sa relation avec son corps. Ou plutôt, l'a "améliorée".
"L'endométriose a eu un effet très intéressant sur ma relation avec mon corps", explique-t-elle. "La douleur ne vous fait pas vous sentir sexy par nature ; la douleur ne vous fait pas vous sentir belle, mais d'une autre manière, elle m'a forcée à m'approprier réellement mon corps et à exprimer mes besoins". Elle poursuit : "Cela m'a obligé à naviguer vraiment plus honnêtement avec les autres, et à être plus prudente et honnête avec mon corps que je ne l'aurais été autrement."
Sur son ventre, marqué par des dizaines de cicatrices dues aux opérations qu'elle a subies pour tenter de la soigner, elle a tatoué des étoiles. Une constellation dont elle est fière aujourd'hui : "Cela me fait me sentir plus belle", assure-t-elle. Lena Dunham a toujours "souhaité être mère", et avoue naturellement avoir été brisée par le fait de ne plus pouvoir tomber enceinte. Un deuil qui lui a procuré des émotions parfois contraires. Avec ce déchirement est venu "la peur des femmes enceintes, la répulsion à l'idée de sexe et de corps de femmes enceintes", liste-t-elle. "L'obsession des bébés, l'obsession des chiens. Puis ne pas vouloir du tout penser aux bébés".
Avec le recul, elle estime que son infertilité l'a en quelque sorte libérée dans ses relations. "Je ne compte plus sur aucun partenaire masculin pour rendre la maternité possible", partage Lena Dunham. "Parfois, les femmes qui ont entre 20 et 30 ans sentent leur horloge biologique faire tic-tac. Vous cherchez presque un donneur compatible, qui pourrait aussi être votre petit ami. Ce n'est pas le modèle de rencontre de tout le monde, mais c'était certainement le mien." Elle souligne "la liberté qui vient avec le fait de savoir que je n'ai pas à m'engager avec qui que ce soit parce que je pense que je dois former une famille standard parfaite. Je suis libre de sortir avec qui je veux".
Des paroles sincères et touchantes, qui contribueront certainement à davantage attirer l'attention sur ce sujet primordial.