Santé
"L'endométriose est un problème de santé publique"
Publié le 24 août 2020 à 14:23
Par Pauline Machado | Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Dans une tribune, l'association EndoFrance et 60 médecins dénoncent le retard de diagnostic de l'endométriose qui empêche les femmes d'être correctement soignées et indemnisées, et appelle à un plan de santé national dédié.
"L'endométriose est un problème de santé publique" "L'endométriose est un problème de santé publique"© Adobe Stock
La suite après la publicité

"Chaque année en France, une endométriose est découverte chez des dizaines de milliers de femmes. D'un tiers à la moitié des cas, la maladie évolue vers des formes sévères responsables d'une invalidité au quotidien." Par ces mots, les signataires d'une tribune publiée le 23 août dans Le Parisien rappellent la gravité de la condition qui touche, en France, une femme sur dix. Des personnes atteintes quasiment dans le silence, tant leur sort semble être ignoré, faute de moyens et de considération, par une partie du corps médical comme du gouvernement.

Et si le 29 juillet dernier, le ministre de la Santé et des Solidarités, Olivier Véran, a envisagé de la reconnaître comme une affection de longue durée (ALD), ce qui permettrait des démarches simplifiées et des soins remboursés, mais aussi davantage de visibilisation, le compte n'y est pas.

"Si l'ALD 30 permet de reconnaître l'endométriose comme une pathologie au traitement long et à la thérapeutique coûteuse", poursuit la tribune, "c'est une fois le diagnostic posé ! Des enquêtes, menées de 2018 à 2020 par EndoFrance et ses partenaires, le confirment : il se passe sept ans entre le premier symptôme et le diagnostic". Dramatique pour de nombreuses femmes atteintes.

Pour faire bouger les choses, les auteur·ice·s, dont Yasmine Candau, présidente d'EndoFrance, Laëtitia Milot et Thomas Ramos, marraine et parrain d'EndoFrance, le Collège national des gynécologues et obstétriciens de France, le Collège national des sages-femmes et une soixantaine de soignant·e·s, le martèlent : "Nous réclamons un plan de santé national dédié et concret". Car ils et elles l'expliquent, il y a plusieurs facteurs qui causent le peu de prise en charge des patientes, et trois axes qui pourraient commencer à y remédier.

Formation, centres d'expertise et financement

D'abord, la formation initiale et continue de l'ensemble des médecins. "L'errance médicale de sept ans, délétère et inadmissible, vient de la méconnaissance des symptômes variés de l'endométriose par les médecins généralistes et les gynécologues de ville", entame le texte qui l'affirme sans détour : "La formation initiale des médecins doit être revue."

Il demande aussi à ce que les professionnel·le·s de santé en poste actuellement (généralistes, gynécologues de ville, radiologues, urgentistes, sages-femmes, infirmier·e·s scolaires et pharmacien·ne·s, mais aussi médecins-conseils et médecins du travail), reçoivent un enseignement continu obligatoire "pour ne plus passer côté du diagnostic". Et éviter des années de souffrance. Pourquoi eux et elles en priorité ? "Ils sont le premier recours pour déceler, prendre en charge et/ou orienter efficacement les patientes atteintes."

Ensuite, la labellisation de centres d'expertise dans chaque région, qui viendraient "coordonner l'activité du réseau et la prise en charge des patientes, assurer la formation de ses membres et mener des projets de recherche", sans attendre. Et enfin, un financement de la recherche autour de l'endométriose qui, précisent les signataires, pèse chaque année pour 10,6 milliards d'euros sur le système de soins français. "Comprendre cette maladie, par la recherche clinique et fondamentale, est urgent pour harmoniser les pratiques médicales et envisager des solutions de diagnostic et de traitements."

On le répète, en France, une femme sur dix est atteinte de cette pathologie aujourd'hui incurable. Et comme le conclut EndoFrance : l'endométriose est un "problème de santé publique" qui nécessite un "engagement concret du ministère français". A bon entendeur.

Mots clés
Santé maladies endométriose News essentielles
Sur le même thème
Oui, les hommes qui pleurent ont une meilleure santé mentale ! play_circle
Santé
Oui, les hommes qui pleurent ont une meilleure santé mentale !
13 octobre 2024
Lindsay Lohan méconnaissable et en bonne santé, ses fans attribuent le mérite à son mari play_circle
people
Lindsay Lohan méconnaissable et en bonne santé, ses fans attribuent le mérite à son mari
20 novembre 2024
Les articles similaires
"Il faut en parler !" : la rappeuse Zinée, 27 ans, brise le tabou de l'endométriose, et on admire son courage play_circle
Culture
"Il faut en parler !" : la rappeuse Zinée, 27 ans, brise le tabou de l'endométriose, et on admire son courage
2 septembre 2024
"J'ai fait une fausse couche" : Eve Angeli brise un tabou et se confie sur "le choc" de sa vie
Santé
"J'ai fait une fausse couche" : Eve Angeli brise un tabou et se confie sur "le choc" de sa vie
10 juillet 2024
Selena Gomez explique pourquoi elle ne dort plus dans sa chambre play_circle
santé mentale
Selena Gomez explique pourquoi elle ne dort plus dans sa chambre
18 octobre 2024
Dernières actualités
Joker 2 : Joaquin Phoenix refuse de répondre à un journaliste en conférence (et explique pourquoi) play_circle
cinéma
Joker 2 : Joaquin Phoenix refuse de répondre à un journaliste en conférence (et explique pourquoi)
20 novembre 2024
Florence Pugh a fait congeler ses ovocytes à 27 ans : elle témoigne play_circle
Santé
Florence Pugh a fait congeler ses ovocytes à 27 ans : elle témoigne
20 novembre 2024
Dernières news