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L'histoire émouvante de Lilie, "née dans un corps de petit garçon"
Publié le 11 septembre 2020 à 12:57
Par Pauline Machado | Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Son histoire émouvante est devenue virale. Lilie, petite fille transgenre de 8 ans, et ses parents, se battaient auprès de l'Education nationale pour faire reconnaître la transidentité de leur fille. Aujourd'hui, le rectorat a tranché.
Lilie, enfant transgenre Lilie, enfant transgenre© Capture RMC
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Le témoignage de Chrystelle et Guillaume, les parents de Lilie, est bouleversant. Lilie est leur fille de huit ans, née dans un corps de garçon. Après quatre mois d'un mal-être préoccupant, elle réussit enfin à leur confier qui elle est vraiment en février dernier. "On pensait que c'était parce qu'elle avait changé d'école, donc on a essayé de la réconforter", raconte sa mère à BFM TV. "Mais c'est allé crescendo. Elle nous a dit plusieurs fois par jour disait que sa vie était 'nulle'. Et puis ça a empiré encore avec des pensées suicidaires, des phrases à tire-larigot comme 'ma vie est tellement nulle que je préférerais mourir'. Et puis avec un travail de discussion, on a pu faire en sorte qu'un soir au moment du coucher, ça 'sorte'".

Lilie, de son ancien nom Baptiste, leur explique qu'elle est une fille piégée dans un corps de garçon, et qu'elle ne le supporte plus. "Elle s'est baptisée Lilie et, autant qu'elle s'en souvienne, elle s'est toujours parlé à elle-même en tant que telle", poursuit Chrystelle qui se réjouit : "En 24 heures, après sa révélation, Lilie est redevenue une enfant joyeuse".

Son père, Guillaume confie : "Ça fait quand même un choc d'entendre ça. On en a bien discuté en positif parce que ça lui a permis de se libérer et elle a changé de comportement du jour au lendemain".

L'Education nationale fait barrière

Reste à expliquer la situation à l'école, et faire entendre à l'administration que "Baptiste" ne doit plus être employé pour appeler Lilie. Une réunion est alors organisée avec l'équipe enseignante, une inspectrice d'académie, un médecin et une infirmière. "Ils nous ont fait part de leurs doutes pour son bien-être, et n'étaient pas sûrs que ce changement de prénom ne serait pas traumatisant pour elle", raconte Chrystelle à La Provence. "Sauf que Lilie avait pris le temps de réfléchir. Elle voulait vraiment être appelée ainsi, à la maison comme à l'école. Ça nous a fait du mal qu'ils ne la croient pas".

Dans la cours, à la rentrée, ses camarades la connaissent sous son nouveau prénom. Alors quand l'institutrice fait l'appel et formule "Baptiste", les questions fusent. "Mais t'es qui, t'es quoi ?", poursuit Chrystelle. Lilie se livre : "Je leur ai expliqué que j'étais une fille, que j'étais née dans un corps de petit garçon, mais que je voulais être une fille. C'est comme si plus personne ne savait qu'avant j'étais un garçon".

Du côté de l'Education nationale en revanche, les démarches, comme la reconnaissance de sa transidentité, sont plus laborieuses. L'institution interdit même à la maîtresse de l'appeler par son prénom. "Nous avons été déçus que personne ne se renseigne sur la transidentité, alors que nous les avions prévenus il y a plusieurs mois", déplore Chrystelle.

Heureusement, la bonne nouvelle est tombée mardi 8 septembre au soir. Le rectorat d'Aix-Marseille a tranché : Lilie sera bien appelée Lilie à partir de jeudi 10 septembre. Après des expertises médicales, aucun doute, c'est la meilleure des solutions pour le bien-être de l'enfant. Une victoire que ses parents entendent bien cumuler, en réussissant à changer officiellement l'état civil de leur fille. Affaire à suivre.

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