Si lors d'un entretien, un recruteur nous demande si l'on a des enfants ou si l'on compte en avoir prochainement, on peut être tentée de lui répondre que ça ne le regarde pas et de l'envoyer sur les roses. Et c'est parfaitement normal. Question interdite car discriminatoire, elle peut valoir à la personne qui la pose jusqu'à trois ans de prison et une amende pouvant aller jusqu'à 45 000 euros.
Dans les faits, pourtant, difficile de s'abstenir de répondre, surtout lorsque l'on veut à tout prix décrocher le poste pour lequel on passe l'entretien de recrutement. Comment répondre à cette épineuse question tout en faisant comprendre au recruteur qu'il sort du cadre légal de l'entretien ? Il existe plusieurs options.
On peut tout à fait faire preuve de diplomatie tout en faisant comprendre au recruteur qu'il va trop loin. L'essentiel est de rester maîtresse de ses émotions et de ne pas s'énerver pour ne pas le braquer et voir le poste vous filer sous le nez.
Si l'on vous demande à brûle-pourpoint pendant l'entretien si vous avez des enfants ou si vous comptez en avoir, vous pouvez tout à faire répondre : "Pardon, je ne comprends pas votre question. Quel est son rapport avec mes aptitudes professionnelles ou avec le poste ?".
Au cas où le chargé de recrutement insiste pour que vous lui donniez une réponse en affirmant que le poste auquel vous postulez demande beaucoup d'investissement et est incompatible avec une vie de famille, ne vous démontez pas.
Si vous n'avez pas d'enfant : "Pour l'instant, je me concentre sur ma carrière/ma recherche d'emploi, ce n'est donc pas dans mes projets immédiats."
Si vous avez des enfants : "Oui, j'ai X enfant(s) mais je suis étonnée de vous entendre dire que le poste est incompatible avec une vie de famille. J'ai déjà par le passé occupé un emploi nécessitant un grand investissement et ça n'a jamais posé problème. D'ailleurs, n'est-ce pas plutôt au candidat que vous retiendrez d'en juger ? Pour ma part, j'ai toujours réussi à gérer avec brio ma vie de famille et ma carrière de front."
Si vous vous sentez suffisamment courageuse, vous pouvez aussi lui retourner sa question. Là encore, la finalité est de lui faire comprendre que sa question sort du cadre légal de l'entretien sans le braquer.
"Oui j'ai un enfant. Et vous, vous en avez ?"
"Non je n'ai pas d'enfant pour le moment, mais je suppose que j'en aurai un jour. Comme la plupart des candidates que vous recevez probablement, non ?"
Ce n'est pas parce que l'on a des enfants ou que l'on désire en avoir dans les années à venir qu'on fait une croix sur ses ambitions professionnelles. Faites-le comprendre au recruteur qui vous pose la question en mettant en avant les qualités inégalables que vous avez acquises depuis que vous êtes mère de famille ou, si vous n'avez pas encore d'enfant, celles que vous mobiliserez quand la question se posera.
Après tout, les recruteurs ont d'excellentes raisons d'embaucher une mère de famille : en plus de ses obligations professionnelles, elle sait dans le cadre privé gérer d'une main de maître sa tribu, fait preuve d'une patience à toute épreuve et est hyper organisée. Des qualités que tout patron est à même de demander à ses employés...
Dernière option, qui est sans doute la plus risquée : si vous ne souhaitez pas répondre à "Avez-vous des enfants" ou "Comptez-vous en avoir bientôt ?", rien ne vous empêche mentir lors de l'entretien d'embauche. Parce que c'est une question personnelle sans rapport avec le poste et surtout discriminatoire, l'employeur ne pourra vous sanctionner ou vous licencier au motif que vous n'avez pas dit la vérité. Reste à savoir si c'est le genre de relation que vous comptez bâtir dans votre nouvelle entreprise...