Dans une déclaration faite à l’AFP, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a affirmé hier que la mise en examen du Directeur central du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini, pour espionnage téléphonique, n’empêcherait pas ce dernier « d’exercer la plénitude de ses fonctions ». Le ministre avait déjà également affirmé sur i>Télé « qu’il n’était pas question que M. Squarcini démissionne ». À ce sujet, le candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande, a déclaré sur TF1 « être étonné que le ministre de l’Intérieur n’ait pas déjà prononcé la démission de M. Squarcini , parce que c’est grave ce qui s’est produit », ajoutant que cette faute « devrait être immédiatement sanctionnée ». Le Premier ministre, François Fillon lui a d’ailleurs rétorqué sur France 2 que le gouvernement décidera de l’avenir de M. Squarcini « au terme de la procédure judiciaire ».
Après cinq heures d’audition devant le juge d’instruction Sylvia Zimmermann, l’avocat de Bernard Squarcini, Maître Patrick Maisonneuve, n’a rien dit sur un éventuel contrôle judiciaire de son client. Il a en revanche indiqué que M.Squarcini « assume en tant que patron de ce service la responsabilité pénale, s’il y a responsabilité pénale ». À travers cette audition, la juge cherche en effet à déterminer le rôle du chef du renseignement français dans une enquête à l’été 2010 de la Direction centrale du renseignement intérieur, comprenant l’analyse de factures téléphoniques détaillées du journaliste du Monde Gérard Davet dans le but d’identifier les sources du quotidien dans l’affaire Woerth-Bettencourt.
En juillet 2010, Le Monde avait révélé le contenu des déclarations de Patrice de Maistre à la police. Le gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt mettait en difficulté le ministre de Nicolas Sarkozy, Éric Woerth.
Alexandre Roux
(Avec AFP)
Photo : Patrick Maisonneuve, l'avocat de Bernard Squarcini, répond aux journalistes après l'audition de son client le 17 octobre 2011 à Paris / Crédit : AFP
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