La pilule abortive est désormais accessible par courrier aux Etats-Unis

La Food and Drug Administration (FDA), qui régule la mise sur le marché des aliments et des médicaments, a déclaré jeudi 16 décembre qu'elle allait autoriser de manière permanente les patientes à recevoir des pilules abortives par courrier, élargissant ainsi l'accès à l'avortement sur le territoire américain et ce, même dans les Etats où le droit à l'IVG est de plus en plus menacé. La mifepristone, prise avec un autre médicament appelé misoprostol, met fin aux grossesses précoces.

Une nouvelle qui donne de l'espoir aux femmes concernées par les restrictions au Texas notamment, où elles sont contraintes de se procurer le médicament en personne, et ne peuvent pas l'obtenir par le biais de télé-consultations. Ou bien à celles qui vivent dans des régions où les cliniques dédiées n'existent pas, les obligeant à parcourir des centaines de kilomètres pour avoir recours à la procédure.

Pour la professeure de droit à la Florida State University Mary Ziegler, il s'agit d'une avancée "considérable". "Les téléconsultations pour des IVG sont bien plus pratiques autant pour les patientes que pour les prestataires de soin, et même pour les États qui les autorisent, il y a eu des limites sur leur accessibilité", observe-t-elle auprès du New York Times. Mais cette autorisation aussi, aurait des limites.

"La décision de la FDA est un énorme soulagement pour d'innombrables patientes qui ont subi des avortements ou des fausses couches", ajoute dans les colonnes du média PBS Georgeanne Usova, avocate à l'ACLU. Elle considère toutefois que ce n'est pas suffisant, estimant qu'il est décevant que l'organisme "échoue à annuler toutes ces restrictions médicales inutiles sur la mifepristone."

Il s'agit d'un "progrès important", note à son tour l'Union américaine pour les libertés civiles, "mais [ces] restrictions étatiques inutiles continueront à bloquer l'accès à l'avortement pour un trop grand nombre de personnes". Et d'affirmer : "Nous continuerons à nous battre jusqu'à ce que la mifepristone soit traitée comme elle devrait l'être : Un soin de santé essentiel."

A noter, précise le New York Times, que cette décision intervient alors que la Cour suprême envisage de revenir sur le droit à l'avortement, voire d'annuler sa décision historique de 1973 dans l'affaire Roe v. Wade, qui a rendu l'IVG légale dans tout le pays.