Poids lourd parmi les dirigeants africains, le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi est décédé à 57 ans, dans la nuit de lundi à mardi. Hospitalisé en juillet à Bruxelles, il se trouvait dans un état critique. « Il récupérait bien mais tout d'un coup il s'est passé quelque chose et il a dû être emmené d'urgence en unité de soins intensifs et ils n'ont pu le maintenir en vie, » a expliqué le porte-parole du gouvernement éthiopien Bereket Simon sans plus d’explications, sauf que le Premier ministre éthiopien se trouvait « à l'étranger » au moment de son décès. C’est donc le vice-Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn qui prend temporairement les rênes du pouvoir. En effet, selon l’article 75 de la Constitution éthiopienne, celui-ci « agit au nom du Premier ministre en son absence » mais elle ne précise aucunement la durée de cet intérim ni les procédures de remplacement.
Meles Zenawi incarnait à lui seul le pouvoir en Éthiopie, qu’il dirigeait d’une main de fer depuis 1991, date à laquelle il avait fait tomber le régime du dictateur Mengistu Hailé Mariam. Ses mandats ont notamment été marqués par une guerre frontalière très meurtrière avec l'Érythrée entre 1998 et 2000 et deux interventions militaires en Somalie en 2006 et 2011 contre les insurgés islamistes shebab. En poste depuis deux décennies il avait raflé 99% des voix aux élections de 2010.
Considéré comme un autocrate par ses adversaires ou un visionnaire par ses partisans, il est en tout cas devenu un allié-clé des États-Unis dans la lutte contre l'extrémisme islamiste dans la Corne de l'Afrique. Selon une source diplomatique, sa disparition pourrait avoir de sérieuses conséquences sur cette région particulièrement instable : il était, en effet, selon elle, « un pôle de stabilité entre le Soudan, l'Érythrée et la Somalie ». Mais, malgré tout, l’Éthiopie est régulièrement accusée de violations flagrantes des droits de l'Homme notamment contre les groupes d’opposition et les journalistes.
Source : lemonde.fr
Crédit photo : AFP/Tony Karumba
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