En juillet 1997, le corps de Mireille Normand, 35 ans, est découvert enterré dans son jardin en Ariège. L'autopsie révèlera qu'elle a été violée et étranglée. Les gendarmes ne tardent pas à identifier un certain "Franck" qu'elle connaissait depuis peu. En réalité, cet homme s'appelle Patrice Alègre, il est en cavale depuis cinq mois car recherché pour le viol d'Emilie Espès, 21 ans, à Toulouse. Arrêté en septembre 1997, il est soupçonné d'avoir commis plusieurs viols et meurtres depuis 1989. Patrice Alègre reconnaît cinq meurtres, une tentative de meurtre et six viols, mais est également mis en examen pour quatre autres meurtres. Il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en février 2002, assortie d'une période de sûreté de 22 ans. L'homme est décrit par les psychiatres comme un « psychopathe » ayant subi des « traumatismes désorganisateurs précoces » liés aux « débordements sexuels maternels ».
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En juin 2000, la cellule « Homicide 31 » de la gendarmerie voit le jour : huit hommes sont chargés d’enquêter à temps plein sur le parcours criminel du tueur en série. Ils examinent des centaines de dossiers et mettent peu à peu à jour une autre facette de la vie de Patrice Alègre : ses fréquentations dans le milieu de la prostitution. L’affaire prend alors une autre tournure. Le dossier devient politique. Certaines prostituées accusent des notables d’avoir participé à des parties fines très violentes et organisées par Patrice Alègre. Vingt-cinq magistrats et un homme politique de premier plan, Dominique Baudis, l’ex-député-maire de la ville, sont mis en cause.