L’avocat d’Amina Sbouï, Halim Meddeb, ne s'y « attendait pas » : la militante du groupe féministe Femen, incarcérée depuis mai dernier à la prison de Sousse a été libérée jeudi après-midi, dans l’attente de son procès pour profanation de sépulture. La chambre d’accusation de Sousse a en effet ordonné sa remise en liberté. Pour Me Ghazi Mrabet, un autre de ses avocats, « c'est un soulagement, cela prouve qu'une partie de la justice tunisienne au moins est indépendante ». Une opinion partagée par la mère d’Amina qui a déclaré à l’AFP : « Je suis heureuse, je vais tenir enfin ma fille entre mes bras, la justice a montré qu'elle était indépendante. »
Amina Tyler, qui avait fait scandale en mars dernier pour avoir publié des photos d’elle seins nus à la manière des Femen, est détenue depuis le 19 mai dans une prison pour femmes non loin de Sousse, à 140 km au sud de Tunis. Elle avait été arrêtée après s’être rendue à Kairouan où devait se tenir un congrès annuel djihadiste. Là-bas, malgré l’annulation du meeting, la jeune femme avait tagué sur le muret d'un cimetière le mot « Femen ». Et si la justice a abandonné ces dernières semaines des poursuites pour outrage à des gardiennes de prison et atteinte à la pudeur, elle reste toujours inculpée pour profanation de sépulture. Elle risque donc toujours six mois à deux ans de prison.