"J'arrive, je te vois, je t'égorge, je te viole. Je sais que je ne prendrai jamais 20 ans. Je vais massacrer toute ta famille. T'as compris sale p... ?" Les messages de Florian T. adressés à Lucile C. sur les réseaux sociaux ces dernières semaines, diffusés publiquement par la victime, sont d'une violence terrifiante.
Tout commence lorsqu'en juin dernier, celui-ci la repère en ligne. Il lui écrit, demande à ce qu'elle le rencontre à Paris, elle refuse. Depuis, le jeune homme de 20 ans harcèle et menace la jeune femme, allant jusqu'à lui envoyer des vidéos de lui armé d'un couteau, en train d'écumer les rues de sa commune à sa recherche. Il précise en outre, en riant, avoir déjà été condamné à deux ans ferme pour des faits similaires auparavant, et être "toujours libre".
Pour attirer l'attention sur ces actes odieux, Lucile C. a donc décidé de témoigner sur Twitter d'abord, le 13 août dernier, et de porter plainte ensuite.
Arrêté et jugé par le tribunal de Pontoise (Val-d'Oise) dans la foulée, Florian T écope le 16 août de deux ans de prison avec sursis probatoire, accompagnés d'une obligation de soins psychologiques, de travail et de formation ainsi que d'une interdiction d'entrer en contact avec la victime, rapporte Le Parisien. Interdiction qu'il a balayé d'un revers de main : ce week-end, il a récidivé.
Cette fois, ce n'est pas uniquement à Lucile C. que Florian T. s'en est pris. D'après la jeune femme et ses ami·e·s, le harceleur aurait suivi ces dernier·e·s dans Paris vendredi 27 août au soir, trouvant leur localisation grâce au compte Instagram de l'un d'eux, et les aurait menacé·e·s avec un couteau.
"Il est parti en chasse, dans Paris, armé d'un couteau pour trouver les amies de Lucile et leur expliquer que si elle n'enlevait pas sa plainte, il allait là 'planter'", résume sur Twitter le Youtubeur McSkyz, témoignages des concerné·e·s à l'appui.
"Le soir-même, Lucile repère une voiture grise, correspondant à celle de Florian, qui passe [3 fois] devant chez elle et se gare à quelques mètres", poursuit l'internaute en relayant les propos de la victime. Celle-ci contacte la police, qui lui aurait répondu que le jeune n'avait "rien fait", et donc ne pouvait intervenir. Tous et toutes ont depuis porté plainte, affirme Le Parisien.
Sur Twitter, les soutiens ont été tels que l'affaire s'est retrouvée parmi les sujets les plus discutés. Une visibilisation massive, qui a certainement permis l'arrestation de l'auteur, et qui en dit long sur les moyens nécessaires pour que les responsables de violences sexistes et sexuelles payent.
D'après le quotidien, Florian T. a fini par être interpellé le lendemain, en fin de matinée, pour être placé en garde à vue. Une enquête confiée à la sûreté départementale du Val-d'Oise est en cours. Reste à ce que le verdict protège enfin la jeune femme. Quelques heures avant cela, Lucile C. lançait, impuissante et en réaction à l'inaction de la police : "J'ai vraiment l'impression qu'il faut attendre que je meurs pour qu'il se passe un truc".