Les médias l’on déjà surnommé « le tireur fou ». L’homme qui a ouvert le feu lundi dans les locaux du journal Libération à Paris, blessant grièvement un assistant photographe de 27 ans avant de tirer sur le siège de la Société Générale à La Défense est toujours recherché ce mardi matin. Une deuxième fusillade après laquelle l’individu, armé d’un fusil à pompe, aurait pris un automobiliste en otage, le contraignant à le déposer sur l’avenue des Champs-Elysées. Pour l’heure, les seuls éléments dont disposent les autorités sont quelques images du tireur présumé captées grâce à diverses caméras de vidéosurveillance et de rares témoignages des personnes l’ayant approché. Ces derniers décrivent d’ailleurs un homme « calme et déterminé » qui sait « très bien ce qu’il fait ».
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S’exprimant depuis Jérusalem où il est en déplacement, le président François Hollande a fait savoir qu’« arrêter celui qui a tenté de tuer et qui peut tuer encore » était la seule priorité qui vaille actuellement. Reconnaissant qu’il y avait un « sentiment d’inquiétude », le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a quant à lui promis de « tout faire » pour interpeller cet homme. Et de prévenir : « Tant qu’il n’a pas été interpellé nous savons qu’il peut agir ». Interrogé par RTL, le psychologue et criminologue Jean-Pierre Bouchard estime que l’homme « a au moins fait un repérage minimum » avant de passer à l’acte et qu’il « a pensé à tout ça avant ». L’expert dresse ainsi le profil d’un homme probablement « désocialisé » ou « qui peut avoir un proche dans la connivence ». À l’opposé, les enquêteurs pensaient, lundi soir, que le suspect avait agi seul.
Selon l’appel à témoin diffusé par la police judiciaire, l’individu serait âgé de 35 à 45 ans, de type européen, aurait les cheveux poivre et sel et mesurerait entre 1m70 et 1m80. Sur les dernières images que les forces de l’ordre ont en leur possession, celui qui représente « un véritable danger » de l’avis de Manuel Valls porte une barbe de deux jours, une paire de lunette, une casquette et des chaussures vertes. Sur la base de cette description, il semblerait qu’il s’agisse du même homme qui a menacé, vendredi dernier, un rédacteur en chef de BFM TV au siège même de la chaîne d'information en continu. Braquant son arme sur Philippe Antoine, il lui aurait lancé : « La prochaine fois, je ne te raterai pas ».
Si le tireur fou n’a pas été identifié, la traque se poursuit bien sûr pour tenter de le retrouver. Outre l’important dispositif policier déployé, devant les sièges des grandes rédactions parisiennes notamment, les autorités compte sur la participation de la population. Indépendamment du « quadrillage extrêmement important de toutes les polices, tout le monde est sensibilisé à cet aspect, il y a la sagacité des citoyens. S’ils rencontrent quelqu’un qui correspond au suspect, ils vont avoir tendance à regarder un peu partout, de la tête au pied et vont prévenir la cellule de crise par biais du numéro vert 0800 00 27 08. Les citoyens deviennent nos auxiliaires », expliquait en effet ce matin, sur Europe 1, Martine Monteil, ancienne préfet chargée de la zone de défense de Paris.
À noter que ce mardi, le journal Libération consacre quatre pages à l’agression dont a été victime l’un de ses collaborateurs. « Il a sorti un fusil et a tiré deux fois » titre sobrement le quotidien tandis qu’un témoin raconte : « Le mec a sorti un fusil de sa sacoche et a tiré deux fois sur la première personne qu'il a vue. Ça a duré dix secondes pas plus, et n'importe qui de nous aurait pu être touché. Le tireur n'a rien dit et est reparti immédiatement ».