À l'appel des syndicats, des centaines de chauffeurs de taxi sont mobilisés aux aéroports Roissy et Orly depuis 6h ce lundi matin pour protester contre la concurrence des voitures avec chauffeurs. Ces VTC ( véhicule de tourisme avec chauffeur), qui n’ont pas de signalétique lumineuse peuvent être réservés pour une course mais n’ont pas le droit de prendre un passager dans la rue ni à une borne taxi. En théorie, car selon Régine Legrand chauffeur de taxi depuis 18 ans : « Ils prennent les voies réservées aux bus, ils font du racolage. Même dans les aéroports, ils chargent à la volée, alors que nous ont est obligés de passer par la base arrière des taxis. On ne se bat pas à armes égales », assure-t-elle. Même son de cloche pour Dominique Prudhomme, membre du syndicat Fo qui accuse une « situation de plus en plus précaire : « Nous autres, quand on paie notre licence 230 000 euros. Les VTC, ils paient 120 euros. Vous trouvez ça normal ? »
Suite aux revendications syndicales un décret mis en place le 1er janvier impose aux VTC un délai de quinze minutes entre la réservation et la prise en charge. Mais la mesure ne satisfait pas les syndicats qui réclament une réglementation plus stricte avec, entre autres, un prix minimal de la course de 60 euros, un délai de trente minutes entre réservation et prise en charge et un gel des licences. Les manifestants dénoncent également le relèvement de la TVA sur les transports de 7 % à 10 % appliqué au 1er janvier et souhaitent le retour à une taxation à 5,5 %. Par ailleurs, les syndicats demandent aussi l'ouverture d'une « négociation nationale » sur les conditions tarifaires du transport des malades, qui est en majorité réalisée par les taxis.
Les deux cortèges de taxis, partis ce matin, se dirigeront vers les Invalides. Au total, plus d’un millier de taxis sont attendus en région parisienne. Et le mouvement sera suivi en province où des rassemblements sont déjà organisés à Marseille, Bordeaux, Montpellier et Lyon.
Manon Adoue