La région de Mosquitia, au nord-est du Honduras, en amérique Centrale, abrite de nombreux villages difficiles d'accès. Forêts humides, routes quasi-inexistantes... Des conditions géographiques et pratiques qui empêchent les communautés présentes sur place de se développer comme elles le souhaiteraient.
Parmi les problèmes les plus urgents de ces populations, l'absence d'électricité contraint la majeure partie des locaux à vivre à la bougie et les place dans l'incapacité d'avoir des activités une fois la nuit tombée. "Même si on s'habitue à vivre sans éclairage, les enfants ne peuvent pas étudier, y compris en journée, dans les maisons. On attrape des maladies respiratoires, la maison et les vêtements sont toujours sales à cause de la suie et de la fumée du fourneau", explique ainsi Juanita Zambrano, 69 ans, dans un article publié sur le site du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) .
Pour remédier à ces difficultés, les Nations Unies ont lancé en 2008 une formation spécifique, issue d'une coopération entre le Programme de petites subventions du Fonds pour l'environnement mondial et le Barefoot College, une université située en Inde. Objectif : enseigner aux plus nécessiteux, souvent analphabètes, les moyens techniques permettant de subvenir à leurs propres besoins.
C'est dans ce cadre que plusieurs femmes de Mosquitia se sont envolées en 2014 pour Tilonia, en Inde, pour y recevoir une formation dédiée pendant 6 mois. Poser des panneaux solaires, les entretenir, réparer tout type de matériel photovoltaïque... A leur sortie, toutes ont obtenu les compétences nécessaires à la gestion de ces ressources. "Nous ne sommes pas diplômées comme les étudiants d'une université classique ; mais nous avons appris de façon pratique à fabriquer des lampes, assembler des circuits électroniques, gérer et poser des panneaux", a expliqué l'une des participantes de cette formation au site du PNUD.
Et les Honduriennes ne sont pas les seules à en profiter. Sur place, étudiants de Tanzanie, du Niger ou des îles Fidji se sont cotoyés dans les mêmes cours pour apprendre à maîtriser l'énergie solaire et lui trouver des applications concrères au niveau local. Au total, 71 femmes de 18 pays ont ainsi été formées et ont approvisionné plus de 3778 foyers en énergie solaire, "soit 22 739 bénéficiaires desservis dans 52 villages", détaille le PNUD.
De retour dans leur pays, chaque groupe de femmes a non seulement proposé ses services aux habitants, mais a également transmis son savoir aux membres de la communauté. "Nous apportons nos connaissances aux communautés pour les aider d'une certaine manière à sortir de la pauvreté", a d'ailleurs expliqué l'une des participantes au programme.
"Désormais, en plus de l'éclairage, nous avons la radio, la télévision, certains ont un magnétophone, des chargeurs solaires et des projecteurs. À présent, nous nous couchons à 21h. Les enfants peuvent faire leurs devoirs le soir, nous suivons l'actualité, lisons la bible, discutons, faisons d'autres choses et avons moins de risque d'incendie", résume Juanita Zambrano. Une vie quotidienne facilitée mais aussi un système éducatif plus performant, puisque les cours, désormais ininterrompus par l'obscurité, peuvent s'enrichir de présentations audio, vidéo ou multimédia.