L'homme politique s'en félicite, il a "montré une scène de la vie quotidienne". Dans la vidéo qui fait bondir, on voit Massimo Mallegni (Forza Italia) entouré d'une femme en train de passer l'aspirateur et d'une autre, (faussement) enceinte mais sapée comme jamais, qui repasse. Les deux simulent des soupirs d'épuisement, se tiennent le dos, s'essuient le front : en termes de clichés et de caricature, on est bien.
Le but de la démarche ? Promettre aux femmes de foyer un revenu pour leur labeur. "S'occuper de sa famille sept jours sur sept, ce n'est pas un travail ? A partir du 26 septembre, si nous sommes au gouvernement, nous ferons voter une loi pour donner un revenu et une pension à nos épouses et à nos mères. Souvenez-vous en." Par "nous", il signifie la coalition menée par la néo-fasciste Giorgia Meloni, qui s'approche dangereusement de la victoire aux élections législatives, qui auront lieu le 25 septembre prochain.
Sur les réseaux sociaux, les internautes n'ont pas manqué de tacler le sexisme de l'initiative, "expression d'une mentalité selon laquelle le travail domestique serait une prérogative exclusivement féminine", note le média Italian Post. Ce que le sénateur défend corps et âme.
"Dans la vidéo, j'ai montré une scène de la vie quotidienne de millions de femmes au foyer italiennes qui le font en quatre, sept jours sur sept, pour s'occuper de leur famille", se défend Massimo Mallegni. Et de critiquer "les cages des lions du clavier" qui "se sont ouvertes" et le sacro-saint "politiquement correct".
L'homme politique poursuit : "Ce concept de donner de la dignité à celles qui restent à la maison, par choix ou par nécessité, doit être quelque chose à faire immédiatement". Et d'enchaîner pour, cette fois, draguer les familles de travailleur·euses : "En même temps, nous avons le devoir d'offrir à celles et ceux qui, en plus de leur propre maison et de leur famille, ont aussi un travail extérieur, toutes les facilités possibles pour pouvoir le faire, à commencer par les écoles maternelles gratuites qui sont répandues sur tout le territoire. Le concept de liberté pour moi est fondamental et je ne peux pas penser que, même aujourd'hui, les gens raisonnent d'une manière archaïque et machiste".
Un bel exemple de feminism-washing qu'on aurait pu gober si une amnésie générale nous avait frappé·es de plein fouet : Forza Italia est le parti dont l'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi - l'un des champions du machisme toutes catégories confondues - est le créateur.