Giulia Cecchettin n'avait que 22 ans. Cette étudiante italienne a été tuée par son ex compagnon Filippo Turetta à coups de couteau. Son corps a été retrouvé dans un ravin à Venise le 18 novembre dernier. Victime de féminicide, elle est devenue le symbole malheureux et national des violences faites aux femmes.
Giulia Cecchettin a été portée disparue durant une semaine. Son corps a finalement été retrouvé près du lac Barcis, lacéré de 26 coups de couteau. Egalement porté disparu, Filippo Turetta a fait l'objet d'un mandat international avant d'être interpellé en Allemagne, où il avait pris la fuite. Il aurait lui même avoué le meurtre de son ancienne compagne auprès des forces de l'ordre, affirmant : "J'ai tué ma petite amie".
L'arme du crime a été retrouvée dans sa voiture. Sont également étudiées, des images de vidéosurveillance. Selon Madmoizelle, Filippo Turetta aurait agressé Giulia Cecchettin à 150 mètres de chez elle avant de la mettre dans sa voiture. Et de la poignarder. Cette mort a fait l'effet d'un cataclysme en Italie...
Et d'une véritable protestation citoyenne.
Des mobilisations sont venues bousculer le pays afin de s'indigner de ce féminicide : un de plus, un de trop. Une manière de faire honneur à la mémoire de Giulia Cecchettin. Mais aussi de lever le poing contre la banalisation des violences faites aux femmes, et l'impunité des agresseurs.
Enjeux bien connus en France également.
Les citoyennes foulent du pied l'asphalte avec en guise de protestations des slogans forts. Parmi lesquels, "Le féminicide est un crime d'Etat", "Nous voulons rester vivantes", ou encore, relayé sur les réseaux sociaux, "Pour Giulia, brûlez tout", assertion énoncée par la soeur de la victime, Elena Cecchettin.
Celle-ci, rapporte Le Figaro, insiste pour une réflexion plus globale : "Le féminicide n'est pas un crime passionnel, c'est un crime de pouvoir".
"Il incombe aux hommes, compte tenu de leurs privilèges et de leur pouvoir, d'éduquer et d'interpeller leurs amis et collègues dès qu'ils entendent la moindre allusion à la violence sexiste"
Mais les politiques aussi s'expriment, dixit franceinfo. Elly Schlein, secrétaire du Parti démocrate italien, a dénoncé : "la répression ne suffit pas s'il n'y a pas de prévention. La culture toxique du patriarcat existe et persiste et c'est une responsabilité collective d'y mettre fin, en particulier pour les hommes".