« J’écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal-baisées, les imbaisables, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf ». Virginie Despentes donne le ton, dès les premières lignes de son essai « King Kong Théorie ». Le livre est court, le propos efficace : ni les femmes ni les hommes ne s’émanciperont tant que subsisteront les stéréotypes de genre qui leur collent à la peau.
Le texte s’invite au théâtre de la Manufacture des Abbesses, dans le quartier de Montmartre à Paris. Mis en scène par Cécile Backès, il est interprété par une actrice, Salima Boutebal, qui incarne la narratrice du livre de Virginie Despentes. Plusieurs passages sont mis en musique, d’autres sont simplement déclamés au micro.
Energique, l’œuvre s’adresse aux hommes, aux femmes, aux dominants et aux dominées, pour leur rappeler que les relations entre les sexes et le sexisme sont l’affaire de tous. Les extraits du livre retenus pour la pièce sont ceux qui parlent des rôles de genre qui enferment les femmes et les hommes dans des comportements aliénants : plaire à tout prix et rester en retrait pour les unes, faire sans cesse montre de puissance virile pour les autres et, pour tous, vivre en conformité avec les attentes de l’entourage et de la société.
« King Kong Théorie », du dimanche au mercredi soir jusqu’au 1er août, 24/13€.
Viviane Clermont
Crédit photo : La Manufacture des Abbesses
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