C’est l’un des nombreux rebondissements de l’affaire de la liaison supposée de François Hollande avec l'actrice Julie Gayet. Mercredi, le Canard Enchaîné notait la présence du nom de l’actrice sur le site de la Villa Médicis dans le jury 2014. Une nomination démentie par la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, qui affirmait mercredi que ce nom avait « été proposé par Eric de Chassey, le directeur de l'Académie de France à Rome-Villa Médicis » mais que « l'arrêté n'avait pas été signé ». Le directeur de la Villa Médicis a confirmé cette version reconnaissant s’être un peu « avancé ». La ministre a, elle, finalement choisi la romancière et scénariste, Emmanuelle Bernheim, à la place de l’actrice et productrice. « Je ne prendrai pas en considération la proposition d'Eric de Chassey de nommer Julie Gayet membre du jury de la Villa Médicis. Vu son parcours de comédienne et productrice, Julie Gayet est tout à fait qualifiée pour cette fonction, qui, je précise, est bénévole. Mais vu la situation particulière, je ne la nommerai pas », a-t-elle expliqué.
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Julie Gayet n’aidera donc pas cette année au choix de la nouvelle promotion des pensionnaires de la Villa Médicis. L’Académie de France à Rome, c’est son véritable nom, accueille, en effet, chaque année une promotion de pensionnaires âgés de 20 à 45 ans. Ceux-ci peuvent y résider entre 12 et 18 mois afin de se perfectionner dans leur discipline. Ils bénéficient en outre d’une bourse de recherche, d’une indemnité de résidence, de logements individuels et d’ateliers. Interrogée dans 20 minutes, Ghislaine Copain, historienne spécialiste de la Renaissance en rappelle les fondements : « L’institution est née en 1666. Quand les artistes français y allaient pour s’exercer à la reproduction d’Antiques, il s’agissait pour la France de s’inscrire dans l’illustre tradition de Rome. Puis peu à peu, l’Académie de France à Rome est devenu un moyen de propagande de la culture et des arts français. »
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Chaque année, un jury présidé par le directeur de la Villa Médicis, Éric de Chassey (en poste depuis septembre 2009), le président du conseil d'administration de l'Académie de France à Rome et le directeur chargé des arts plastiques à la Direction de la création du ministère de la Culture se réunit donc pour choisir ceux qui auront la chance d’y entrer. A leurs côtés, quatre membres de l’élite culturelle française sont désignés tous les ans (comme a failli donc l’être Julie Gayet). Ce poste « honorifique », selon un témoignage recueilli par Le Figaro prendrait au total « deux demi-journées, dont la réunion finale et une soirée pour le gala. Tout ça se passe à Paris, ce qui permet de continuer à travailler en même temps », raconte cette source. Cette année, les candidats, présélectionnés par des rapporteurs représentant l'ensemble des disciplines de la création artistique et de l'histoire de l'art, seront donc auditionnés en mai par la romancière et scénariste Emmanuelle Bernheim, la plasticienne Anne-Marie Clairet, la chorégraphe et danseuse étoile Marie-Agne?s Gillot et la compositrice Lucia Ronchetti.