Depuis son arrivée au pouvoir, François Hollande n’a eu de cesse de détricoter le paquet fiscal mis en place par son prédécesseur. Le gouvernement Ayrault s'est ainsi appliqué à supprimer les symboles fiscaux du quinquennat Sarkozy : TVA sociale, défiscalisation des heures supplémentaires, allègement de l'ISF et des droits de succession. Il a également augmenté les impôts de 7,2 milliards d'euros et gelé 1,5 milliard de dépenses.
Du côté des mesures symboliques, le gouvernement a adopté le plafonnement par décret de la rémunération des dirigeants des entreprises publiques à 450 000 euros brut par an. François Hollande tient également beaucoup à la baisse de son salaire et des rémunérations des ministres : malgré le rejet, par le Conseil constitutionnel, du point de la loi rectificative prévoyant une baisse de 30% des salaires des membres du gouvernement, l'Élysée affirme que la mesure sera tout de même appliquée.
Alors qu’il avait assuré que sa priorité serait de redonner « immédiatement » du pouvoir d'achat aux Français les plus modestes, la première mesure de M. Hollande en tant que président de la République a été d'augmenter de 25 % l'allocation de rentrée scolaire, qui sera versée à partir du 20 août
Il a également respecté sa promesse d’apporter un coup de pouce au Smic, afin de « réintroduire un peu de justice sociale ». Un coup de pouce qui s’avère finalement modeste, avec une hausse de 0,6 % entrée en vigueur au 1er juillet.
Quant à sa promesse du retour partiel à la retraite à 60 ans, le décret du 2 juillet qui entrera en vigueur le 1er novembre permet aux personnes ayant commencé à travailler tôt de partir en retraite à 60 ans. Coût de la mesure : 1,1 milliard en 2013, 3 milliards en 2017, le tout financé par un relèvement étalé sur cinq ans de 0,25 point de la cotisation employeur et du même montant pour la cotisation salarié.
Sur le chantier de l’éducation, le gouvernement a annoncé l’allongement des vacances de la Toussaint sur deux semaines pleines, avec deux jours de classe récupérés dans l’année. Par ailleurs, les recrutements promis sont maintenus : 1 000 professeurs dans le primaire, 75 conseillers principaux d’éducation et 280 professeurs dans le secondaire, 500 assistants de prévention et de sécurité, 2 000 assistants d’éducation, ainsi que 1 500 auxiliaires de vie scolaire pour l’accompagnement des élèves handicapés.
C’est certainement sur ce terrain qu’il était le plus attendu. Dès son début de mandat, il a suivi un agenda international chargé : sommet du G20 à Rio, sommet de l'Otan à Chicago, sommet de Bruxelles sur la crise de la zone euro. En quelques semaines, le nouveau président français a participé aux plus grands sommets mondiaux. Respectant son engagement de campagne, il a fait ajouter un volet de croissance au pacte de stabilité européen. En échange, la France soumettra ses finances publiques à une règle stricte en s'engageant à avoir un déficit structurel inférieur à 0,5 % du PIB.
Sur la crise syrienne, M. Hollande doit essuyer en revanche de vives critiques venant de la droite, qui a fait de ce dossier son principal angle d’attaque. Nicolas Sarkozy est ainsi sorti de son silence pour dénoncer l’immobilisme de son successeur à ce sujet, avant que François Fillon, l’ancien Premier ministre, ne l’exhorte à « un peu de courage ».
En ce début de mandat, François Hollande a aussi eu à gérer quelques couacs : soucis de communication, voix dissonantes… Il ne s’attendait sûrement pas à ce que le plus retentissant vienne de sa compagne, Valérie Trierweiler. Cette dernière poste le « tweet de trop » durant l’entre-deux tours, apportant son soutien à Olivier Falorni, l’adversaire de Ségolène Royal. L’effet est dévastateur, et la Première dame se voit obligée de faire son mea culpa. Un mois plus tard, rebondissement : Thomas Hollande, le fils du président, juge que la compagne de son père «a détruit l’image normale» qu’avait construite François Hollande. Coup dur pour le président, qui s’était promis de ne pas mêler vie publique et vie privée…
Parmi les autres incidents qu’il a dû gérer : les déclarations de Cécile Duflot sur la dépénalisation du cannabis, ou encore les déclarations sans concertation de Vincent Peillon, ministre de l’Éducation, sur la semaine de 5 jours.
Crédit photo : AFP
Heures supplémentaires : le Sénat vote la suppression de leur défiscalisation
Salaire des ministres : le Conseil constitutionnel refuse la réduction de 30%
Peillon : les vacances de la Toussaint s'allongent à deux semaines