Marlène Schiappa : Oui, je suis surprise par la faible part des femmes qui utilisent la vidéo : 12% seulement disent utiliser cette fonction « très souvent », 42% le font « parfois ». C'est un marché à développer, la vidéo sur mobile. Surtout pour les parents d'enfants en bas âge, on ne fait pas mieux que mettre un T'choupi ou Petit escargot en vidéo aux enfants pour qu'ils restent calmes dans le train ou pendant une réunion où l'on a été obligée de les emmener...
>> Une femme sur cinq regarde son smartphone pendant l'amour <<
M.S. : Absolument ! D'un seul geste du doigt et sans se déplacer, on peut valider une liste de courses, envoyer un mail à son boss ou à une cliente, prendre en photo ses enfants, organiser un aller/retour à Rome, s'informer, partager sur les réseaux sociaux... Tout en même temps et du même endroit. D'ailleurs, les smartphones ont permis à toute une frange de femmes, qui n'étaient plus actives mais qui n'étaient pas tout à fait mères au foyer, parce qu'elles gardaient leurs enfants (98% des congés parentaux sont pris par les femmes) de poursuivre ou de retrouver une activité professionnelle tout en s'occupant de leurs enfants. Je déplore qu'elles aient à faire les deux en même temps, mais ça me semble être un premier pas un peu comme quand des Suffragettes allaient manifester « en cachette ». Pour ma part, je dis souvent que si les nouvelles technologies n'existaient pas, je serais probablement en ce moment en train de regarder « Amour, Gloire et beauté », parce que c'est ce qui m'a permis de me reconvertir pendant mon premier congé maternité, alors que je n'avais aucun mode de garde en vue.
M.S. : Dans l'absolu oui, mais c'est tout de même, pour moi en tout cas, une nécessité. Par exemple l'école de ma fille nous envoie des SMS pour prévenir des absences éventuelles. Le smartphone est parfois considéré par certaines comme un objet transitionnel, un « doudou d'adulte ». D'ailleurs, le mien est pourri, la batterie s'en va, mais je n'arrive pas à me résoudre à le remplacer, comme si je le chargeais émotionnellement, ce qui est absurde j'en suis consciente. Certaines m'ont dit qu'elles dormaient avec sous leur oreiller… J’ai entendu une femme dire que si elle oubliait son portefeuille le matin, elle ne rentrait pas le chercher. Si c'est son smartphone, elle y retourne. Je confirme.
>> Smartphone, télé, tablette : à quel âge les laisser à nos enfants ? <<
M.S. : J'en suis persuadée, pour les familles en garde alternée par exemple ou pendant les colonies de vacances. Ma fille aînée a 6 ans et demi mais ça m'arrive parfois d'avoir le réflexe de me dire « Tiens je vais prendre ça en photo et lui envoyer », puis je me rappelle qu'elle n'a pas de téléphone et que je ne compte pas lui en acheter un ! C'est la lutte entre le conscient et le subconscient …
Toujours est-il qu’« outil relationnel » me semble être une expression très appropriée, parce qu'on déconnecte aussi souvent l'outil smartphone de la facture que l'on paye. Des gens peuvent s'envoyer 50 textos pendant une soirée parce qu'ils sont dans l'énergie de la relation, sans se demander à combien leur facture va se monter. Par rapport à l'oral, il y a aussi une forme de confort relationnel au sens large : on choisit quand on répond, on peut jouer avec les points de suspension, masquer son émotion, écrire puis effacer - ce qui reste encore impossible « IRL » !
M.S. : Le GPS pour m'orienter, à pieds, dans Paris ou dans ma ville, Le Mans. Twitter pour suivre les débats des élections municipales. Mais j'essaye de me limiter, j'y suis déjà en permanence pour parler avec la communauté Maman travaille sur Facebook ou sur le blog...
>> Découvrez les résultats complets de l'Observatoire Orange-Terrafemina pour Chérie 25 <<
>> Et notre dossier complet sur les femmes actives et leur smartphone <<
*D’après une étude de l’Observatoire Orange-Terrafemina pour Chérie 25 sur les femmes et leur smartphone. Étude qualitative réalisée par l’agence Treize articles auprès d’un panel online de 20 internautes de Terrafemina âgées de 18 à 60 ans, entre le 13 et le 16 février 2014. Étude quantitative réalisée par l’institut Polling Vox auprès d’un échantillon de 528 femmes possédant un smartphone, issu d'un échantillon de 950 personnes représentatif de la population des femmes françaises âgée de 18 ans et plus. L’ensemble des questions, à part les deux portant sur l’équipement en téléphone portable et en smartphone, ont été posées exclusivement aux femmes ayant un smartphone. Sondage en ligne réalisé du 20 au 25 février 2014.