Si les situations stressantes augmentent considérablement les risques cardiovasculaires, il semblerait que les femmes soient plus durement touchées que les hommes. C'est ce que tend à démontrer une étude de la Duke University, aux États-unis ; publiée ce mois-ci dans le Journal of the Americain college of cardiology, et qui prouve que l'impact du stress sur le système cardiovasculaire pourrait varier en fonction du sexe
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont soumis 310 volontaires âgés de 63 ans (56 femmes et 254 hommes) à plusieurs tests destinés à mesurer leur rythme cardiaque et leur tension artérielle lors de situations de stress : test de calcul mental, test de dessin en miroir, course sur un tapis roulant, ou encore conversation téléphonique avec un interlocuteur en colère. Des échantillons sanguins ont également été analysés pour évaluer les effets du stress sur l'organisme.
À l'issue des différents tests, les chercheurs ont pu constater que les femmes exposées au stress mental présentaient un risque plus important que les hommes de développer une ischémie myocardique, c'est-à-dire un manque d'oxygène du tissu musculaire. L'étude montre aussi que les femmes sont plus sujettes que les hommes à la formation de caillots sanguins. En outre, le stress provoquerait davantage d'émotions négatives chez les femmes.
Les hommes ne sont pas en reste, puisque le stress engendrerait chez ces derniers une plus grande modification de la tension artérielle et du rythme cardiaque que chez les femmes.
Si la communauté scientifique a déclaré vouloir réaliser des études complémentaires pour valider ces premiers résultats, l'auteur principal de l'étude, le Dr Zainab Samad estime pour sa part que les traitements cardiovasculaires devraient être élaborés en fonction du sexe des patients. Un point de vue partagé par Claire Mounier-Véhier. Interrogée par Le Figaro, la vice-présidente de la Fédération française de cardiologie estime que nous devrions « être particulièrement vigilants et prendre en compte les risques liés au stress chez la femme. D'autant qu'après un infarctus, les femmes vont deux fois moins souvent que les hommes en rééducation, alors que c'est là qu'on va leur apprendre à gérer leur stress ». En effet, rappelle la Fédération française de cardiologie, les femmes bénéficient aujourd'hui de moins d'angiographies, de moins d'électrocardiogrammes d'effort, de moins d'angioplasties, de moins de pontages que les hommes. En résulte une moralité plus élevée de 7% par rapport aux hommes.
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