Après le bad buzz que s’est offert L'Express mercredi avec les femmes qui « gâchent la vie » de François Hollande, selon l’hebdomadaire, Christophe Barbier a le plus grand mal à convaincre quand il affirme que cette Une est « tout sauf misogyne ». Invité mercredi soir sur le plateau de « 28 minutes », émission d’Arte présentée par Élisabeth Quin, le directeur de la rédaction de L'Express s’est fait pour le moins malmener.
« Qu'est-ce qui vous arrive ? Est-ce que les ventes s'effondrent à ce point-là pour que vous en arriviez à faire des Unes un peu misogynes ? Vous ne trouvez pas que vous réactivez des clichés et des stéréotypes sur la femme harpie qui empoisonne l'homme ? », interroge d’emblée la journaliste, visiblement désabusée. Élisabeth Quin, qui relève d’ailleurs que le dossier incriminé n’a été signé que par des hommes, compare alors la rédaction du titre « à ces députés à l'Assemblée qui sifflent Madame Duflot parce qu'elle est en robe ». Et d’ajouter : « est-ce que vous brossez un lectorat qui serait le vôtre, et tant mieux pour vous, un peu hétéro beauf qui adore ce genre de chose ? »
Des accusations contre lesquelles l’invité peine à se défendre, rejetant tour à tour la faute sur Valérie Trierweiler et son tweet malheureux ou sur François Hollande qui aurait volontairement évité de croiser son ex-compagne, Ségolène Royal lors d’un déplacement à New York. Voyant que ces justifications laissent la journaliste dubitative, Christophe Barbier se lance alors dans un argumentaire selon lequel « ce genre de problème politique (en référence aux empêcheuses de tourner en rond) c’est parce que le président n’a pas réussi à asseoir son autorité, ni dans la gestion du poste de Première dame, ni dans la gestion de certains postes ministériels. »
Le patron de L'Express va jusqu’à juger la Une incriminée gratifiante pour les femmes, comme il l’avait déjà fait savoir la veille sur Twitter. En effet, à la dernière question : « vous qui êtes un homme civilisé, humain, ami des Arts, trouvez-vous que l'image de la femme présentée comme la Brinvilliers poison ou des harpies hystériques, et dont on en a ras les ovaires, trouvez-vous que c'est une image valorisante, qui va dans le sens de la parité ? ». Pour Christophe Barbier, il n’y a aucun doute : « c’est une Une favorable aux femmes, c’est une Une féministe, oui ! ».
Voir Christophe Barbier sur le plateau de « 28 minutes »
Crédit photo : Dailymotion / puremedias
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