Ce sont des livres de poche accessibles - trois euros l'unité - et chatoyants, ornés des belles illustrations de la dessinatrice Marie Boiseau. Dès le 19 janvier prochain, Librio (le label de Flammarion connu pour ses formats souples et limpides) déploie en librairies une nouvelle collection : "Oeuvres du Matrimoine".
Comme l'intitulé le suggère, cette collection initiée par l'éditrice Astrid Chauvineau met en lumière des fictions trop méconnues d'autrices admirables. Et le la est à l'éclectisme, puisque Librio propose un éventail de textes traversant les siècles. De l'Histoire de M. le marquis de Cressy de Marie-Jeanne Riccoboni (1713-1792) à Laissez-moi de Marcelle Sauvageot (1900-1934), cette sélection littéraire est plurielle et riche en voix.
L'occasion d'enrichir sa bibliothèque.
Au sein de cette sélection, certaines oeuvres intriguent d'emblée. Comme Isoline, roman "aux accents gothiques" de Judith Gauthier (1845-1917), fille du grand poète et romancier Théophile Gauthier, et hélas "moins connue par la postérité que son père", observe Librio. Et ce malgré son statut impressionnant de journaliste, poétesse, romancière, traductrice... et de première femme à être devenue membre de l'Académie Goncourt.
Notre curiosité est tout autant attisée par Vingt-Quatre Heures d'une femme sensible de Constance de Salm (1767-1845). Derrière ce titre à la Stefan Zweig, un texte épistolaire dont le style embrasse au plus près le désarroi amoureux, sous la plume d'une poétesse et dramaturge célèbre en son temps pour son salon littéraire. Amour que l'on retrouve dans Mademoiselle de Clermont de Félicité de Genlis (1746-1830), "chef-d'oeuvre relatant le destin de deux amants maudits", dans la droite lignée du style de Mme de La Fayette, dixit Librio toujours. Une analogie prometteuse.
Sentiments, regards féminins, passions, portraits de femmes tout en intériorité, semblent être les motifs de cette sélection polyphonique. On s'impatiente d'en effeuiller les pages.