Si vous adorez débusquer les dernières tendances sur Instagram et que vous suivez les blogueuses influentes qui font la chasse au diktat du physique parfait, vous avez probablement déjà entendu parler de body shaming, cette tendance malsaine et stigmatisante d'attaquer une personne sur son physique. Mais connaissez-vous le mom shaming ? Dans le même esprit que le body shaming- bien que plus confidentiel- ce terme désigne les commentaires moralisateurs et culpabilisants formulés à l'encontre des mamans, critiquées sur leur manière d'élever leurs enfants.
"À ta place, je ne mangerai pas du poisson cru alors que je suis enceinte", "Quoi, tu achètes des petits pots en grande surface pour ton bébé au lieu de cuisiner ?!", "Pas étonnant que ton ado fasse n'importe quoi, tu as toujours été beaucoup trop cool avec lui", etc. La plupart des mamans sera sans doute d'accord pour admettre qu'elle s'est déjà au moins une fois entendue dire qu'elle ne s'y prenait pas correctement avec son enfant ou qu'elle pensait trop à elle. Bref, en d'autres termes, qu'elle est une mauvaise mère. Ce genre de remarques (dont on se passerait bien) sont d'autant plus fréquentes qu'elles peuvent venir de n'importe qui : vos ami.es, des membres de votre famille, vos collègues... et parfois même de parfaits inconnus.
L'Américaine Sia Cooper, maman de 2 enfants en bas âge, blogueuse et coach sportive, connaît parfaitement le phénomène du mom shaming, pour la bonne et simple raison qu'elle a été victime à de nombreuses reprises. Quand elle était enceinte, on lui a reproché de continuer à faire du sport. Cette fervente utilisatrice d'Instagram, qui publie régulièrement des clichés d'elle et de ses enfants, a essuyé de nombreuses critiques. Avec parfois des propos très violents. "J'ai été jugée pour avoir fait de l'exercice pendant la grossesse et j'ai reçu des messages haineux disant que mon bébé allait mourir et se faire secouer dans le ventre de sa mère. On m'a dit que mon bébé aurait des lésions cérébrales", témoigne-t-elle.
Après ses accouchements, les commentaires désobligeants ont continué. "On m'a traitée d'égoïste des milliers de fois parce que j'ai choisi de faire du conditionnement physique une priorité en tant que mère. On m'a dit que mes enfants étaient probablement négligés et que je les remettais à une nounou", raconte Sia Cooper sur son compte Instagram. Un jour, elle a marre et décide de pousser un coup de gueule sur le réseau social. "Si j'avais eu une pièce à chaque fois qu'on m'a traité de mauvaise maman, je serais tellement riche !", écrit-elle dans un long post accompagné d'un cliché délicieusement sarcastique où l'on aperçoit la jeune maman sur le perron de sa maison avec ses deux enfants.
Vêtue d'un jogging et d'un soutien-gorge, elle boit allègrement une bouteille de vin directement au goulot. Sur son bras gauche, elle a écrit en gros "bad mom" ("mauvaise maman"). Un trait d'humour qui a plu à de nombreuses mamans. Publiée le 31 mars, la photo de Sia Cooper affiche à ce jour plus de 12 000 vues au compteur.
Dans un autre post daté du 2 avril, la coach explique qu'elle ne s'attendait pas à ce que son post devienne aussi viral. "Je ne pourrais pas être plus reconnaissante pour les commentaires impressionnants, les messages, et les nombreuses mentions 'j'aime' que j'ai reçus", remercie-t-elle. Dans sa seconde publication, elle revient plus en détails sur sa vision du mom shaming.
"J'ai appris que les vraies 'mauvaises mères' sont celles qui descendent constamment les autres mamans en les jugeant. Ces mamans sont celles qui ont un fort sentiment d'inadéquation parce que sinon, pourquoi feraient-elles cela ? Il n'y a pas de bonne façon de devenir parent ou d'être une bonne maman. Nous faisons toutes de notre mieux", estime-t-elle.
Des paroles pleines de sagesse qui inciteront (du moins on l'espère) sans doute les adeptes du mom shaming à tourner 7 fois leur langue dans leur bouche avant de s'aviser de faire une remarque malencontreuse aux mamans.