Société
Melissa Theuriau : elle se confie sur le féminisme de Jamel et le machisme de TF1
Publié le 4 avril 2014 à 13:21
Par Terrafemina
Melissa Theuriau est en couverture du Elle de cette semaine, auquel elle a consacré une longue interview dans laquelle elle se livre sans détours. Vie privée, mariage, enfants, conciliation vie pro-vie perso, la sémillante trentenaire aborde les sujets propres aux working mums et revient la tempête médiatique qui suivit son refus de reprendre le 20h de TF1.
Melissa Theuriau : elle se confie sur le féminisme de Jamel et le machisme de TF1 Melissa Theuriau : elle se confie sur le féminisme de Jamel et le machisme de TF1© BENAROCH/VILLARD/SIPA
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Aujourd’hui maman de deux enfants, Léon, 5 ans, et Lila, 2 ans, Mélissa Theuriau semble plus épanouie que jamais. A l’occasion de son forum Elle active qui se tenait le 4 avril, le magazine Elle a souhaité mettre en avant l’exemple de cette mère qui, à 35 ans, a déjà fait de nombreux choix de carrière, pas toujours compris, afin de concilier au mieux les deux pans de sa vie de femme.

"Devenir Claire Chazal ou Béatrice Schönberg ne me faisait pas rêver"

Passée par LCI et son "adrénaline du direct" puis par Zone interdite, dont elle fut la rédactrice en chef, Melissa gère aujourd’hui avec bonheur sa société, 416 Productions. Entre les deux, il y eut l’« épisode du 20H », sur lequel la journaliste revient longuement dans les colonnes de l’hebdomadaire. « A l’époque, devenir Claire Chazal ou Béatrice Schönberg ne me faisait pas rêver », déclare-t-elle pour justifier son refus, à 26 ans, de présenter la Grand messe sur la chaîne la plus regardée du pays.

Pourtant, les dirigeants de TF1 n’avaient alors pas anticipé ce refus. Mieux, ils ne lui avaient même pas demandé son avis avant de la convoquer, « un jour, dans le bureau de Patrick le Lay ». « Le champagne était déjà au frais. Ils me répétaient : ‘C’est une proposition que tu ne peux pas refuser’. C’est bien simple, dans ce bureau, entourée de ces hommes de pouvoir, je n’existais pas, j’étais invisible et mon ‘non’ était inenvisageable. Quel machisme ! », raconte sans détours et dix ans après la journaliste. Avant d’expliquer que, suite à cette humiliation qu’elle fit alors subir à ces « hommes de pouvoir », son badge de TF1 fut rapidement démagnétisé et quant à elle, remerciée, comme on dit pudiquement.

"Jamel est d'un antimachisme fabuleux !"

Loin de regretter son choix, la jeune maman savoure aujourd’hui le plaisir d’être à son compte, même si le quotidien d’une entrepreneuse n’est pas toujours facile, ainsi que le savent celles qui ont tenté l’aventure, puisqu’on rouvre souvent son « ordinateur après 21 heures ». Consciente du privilège que lui confère son aisance financière, la jeune femme avoue : « j’ai du temps pour faire un footing après avoir déposé mon fils à l’école. Et si je veux aller avec mes enfants à la piscine à 16 heures, le mercredi, je peux le faire sans rien demander à personne. »

Jamel, son mari, est évidemment au cœur de ces discussions autour de la conciliation vie professionnelle-vie privée. Très féministe (« Jamel est d’un antimachisme fabuleux ! », dit-elle), il participe beaucoup à la vie de la famille, condition sine qua non pour une femme qui veut pouvoir s’épanouir à la fois au boulot et à la maison. Ce militantisme de la condition de la femme arboré par son époux, Melissa Theuriau le salue d’autant plus qu’elle est consciente qu’aujourd’hui encore, « avoir de l’ambition » pour une femme est souvent mal considéré. « L’image qu’on a de la femme ambitieuse est encore trop souvent celle d’une femme prête à tout pour ravir le pouvoir (…) alors que pour un homme, c’est valorisant. » Une situation que beaucoup de femmes actives ont rencontré, et des propos dans lesquels nombre d’entre nous se retrouveront, d’autant que les « bossy women » sont de plus en plus montrées du doigt alors que la cause est pourtant considérée comme progressant.

"La qualité du temps passé avec les enfants prime sur la quantité"

Melissa Theuriau, femme très appréciée des Français, arborant une ambition décomplexée en même temps qu’un amour inconsidéré pour sa famille, contribuera-t-elle à faire changer les regards sur les « bossy mums » ? Espérons-le. En attendant, remercions celle qui déclare avec naturel que « la qualité du temps passé avec les enfants prime sur la quantité ». 

Mots clés
Société people sexisme travail
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