#SecondHandSeptember, le hashtag lancé par Oxfam (confédération de 20 organisations caritatives indépendantes à travers le monde qui luttent contre la pauvreté) pour la rentrée, invite à laisser tomber le shopping de vêtements neufs pour découvrir les trésors nichés sur les portants des friperies. Et miser sérieusement sur la seconde main. Un projet porté cette année par Michaela Coel, réalisatrice et interprète principale de l'excellente série I May Destroy You, également récompensée par un BAFTA pour son rôle dans Chewing Gum.
Dans une déclaration récente, l'artiste a affirmé se sentir "honorée d'être le visage de la campagne 'Second Hand September' d'Oxfam cette année". Elle explique que son envie de participer a été immédiate. "Lorsqu'on m'a présenté les données de [l'organisation caritative] sur l'impact de la fast-fashion, je me suis sentie obligée d'ajouter ma voix à cette cause".
Car elle le défend, se contenter des fripes en septembre est plus qu'un défi, c'est une façon de sensibiliser à l'urgence d'une situation écologique qui heurte la planète et ses habitant·e·s. Au Royaume-Uni, on achète 26,7 kilos de vêtements par personne et par an, contre 9 (déjà excessifs) en France. "Je souhaite que [#SecondHandSeptember] nous encourage à réfléchir à nos habitudes d'achat et à considérer comment de petits changements peuvent avoir un impact énorme sur l'environnement - et par conséquent sur la lutte contre la pauvreté".
L'année dernière, 60 000 internautes ont publié sous le hashtag d'Oxfam. En 2020, l'organisme espère davantage d'engagement pour lutter contre les dégâts de l'industrie du textile. Et c'est en (très) bonne voie. Grazia UK rapporte que le site eBay a enregistré plus de 12 millions de transactions venant du Royaume-Uni et visant des articles "pre-loved"- ou "déjà aimés", une jolie façon de décrire les vêtements d'occasion.
Autre indicateur : le site de revente américain Thredup, qui indique que le marché devrait être multiplié par cinq au cours des cinq prochaines années - avec une valeur prévue de 64 milliards de dollars d'ici 2024 - alors que le commerce de détail traditionnel devrait se contracter. Un changement de nos habitudes et une prise de conscience qui seraient liés à la crise sanitaire, avance le magazine, appuyant que l'association britannique elle-même a connu une croissance énorme de sa boutique en ligne pendant le confinement.
Une bonne nouvelle qui fait espérer des bouleversements réels dans le monde d'après. Pour rappel, l'industrie de la mode est responsable de 10 % des émissions carbones de toute l'humanité, il faut 7500 litres d'eau pour faire un jean, et 93 milliards de mètres cubes d'eau sont employés chaque année dans l'industrie du textile. Il est donc grand temps d'agir.