Ecrivain, compositeur, chanteur, fer de lance d'un courant musical (la Música Popular Brasileira), grand nom de la bossa nova, artiste engagé politiquement... Le Brésilien Chico Buarque a toujours eu plusieurs cordes à son arc. Sans pour autant perdre le fil d'une actualité en plein mutation.
Ainsi, évitant le piège tant connu du "vieux con", le musicien de 77 ans a réagi activement aux critiques émises à l'encontre de l'une de ses chansons, écrite pour Nara Leao (autre grand nom de la bossa nova), Com açúcar, com afeto. Un tube qui, observe Courrier International, dresse le portrait "d'une femme soumise à un mari infidèle, s'absentant régulièrement du foyer conjugal, et qui attend docilement son retour".
Une chanson sur laquelle Chico Buarque porte aujourd'hui un regard mitigé.
Tant et si bien qu'il a décidé de ne plus l'interpréter sur scène, réagissant notamment aux critiques des militantes féministes à ce sujet. "Les féministes ont raison. Mais elles doivent comprendre qu'à cette époque, le faut qu'une femme ne devait pas être traitée ainsi, que cela représentait une oppression, ne nous traversait pas l'esprit", a-t-il réagi.
Pour l'artiste, maintes fois repris en France (par Claude Nougaro, Dalida, France Gall, Sheila), c'est là la chanson "d'une femme en souffrance". Mais qui passe beaucoup moins bien à la réécoute, plus d'un demi-siècle après sa première diffusion. Une belle remise en question qui devrait inspirer certains.