Le salaire de la peur, c'est l'histoire de quatre mecs qui doivent transporter en Amérique centrale deux gros chargements de nitroglycérine. Voyage des plus explosifs donc. A bord de leurs deux camions et au fil des chemins sinueux, la tension est vive, alors que le moindre conflit pourrait mettre le feu aux poudres...
Ca, c'est le pitch d'un véritable chef d'oeuvre : Le salaire de la peur, d'Henri-Georges Clouzot (1953). Classique du suspens sacré par la Palme d'Or et réunissant un beau casting de gueules, puisque l'on y croise aussi bien Yves Montand que Charles Vanel. Référence pour bien des cinéastes à l'étranger (Tarantino vous en parlerait des étoiles plein les yeux), Le salaire de la peur a déjà eu droit à un remake : Le convoi de la peur, signé William Friedkin (L'exorciste).
Et cette histoire va désormais nous être racontée sous un tout nouvel angle. Car un remake, oui encore un, s'apprête à débarquer sur Netflix - le tournage vient juste d'être finalisé. Sa singularité ? Il va venir féminiser cette intrigue très masculine...
Chose insolite, le convoi au coeur du film, initialement composé d'hommes - dont les stars citées plus haut, accompagnées de Folco Lulli et Peter Van Eyck - s'enrichira effectivement dans cette nouvelle histoire d'un tout nouveau personnage, interprété par Ana Girardot. Une femme dans ce milieu testostéroné donc.
Les premières images qui circulent de ce remake, réalisé par Julien Leclercq (auteur de plusieurs thrillers et films d'action), démontrent que ce protagoniste féminin tiendra le haut de l'affiche à égalité avec ses comparses mecs : Fianso, Franck Gastambide et Alban Lenoir. Même tenue, même air déterminé, même posture "badass".
Etonnant ? Pas tant que ça. A Hollywood, les remake et autres reboot "féminisés" sont la norme depuis des années - Sos Fantômes, Ocean's 8... Sans oublier les spin offs et déclinaisons, comme l'imminente Ballerina, issue de l'univers de John Wick. Mais dans le cas de ce Salaire de la peur 2.0, il s'agit plutôt d'un ajout scénaristique, et de la création d'un tout nouveau second rôle, le casting demeurent essentiellement masculin.
Pas si absurde d'ailleurs dans la mesure où le cinéma français "musclé" n'est pas exempt de personnages féminins durs à cuire (et plus ou moins bien écrits, hum hum) ces dernières années : Stéfi Celma dans les explosifs Balle perdue et Balle perdue 2 (autre prod Netflix avec Alban Lenoir), Izia Higelin et Sabrina Ouazani dans Loin du périph, Sofia Essaïdi et Naïma Rodric dans Overdose d'Olivier Marchal (une prod Prime Video)...
On attend donc de voir ce que donnera cette prod Netflix, dont la date de diffusion n'a pas encore été annoncée.