A l’occasion de la journée de présentation des projets de recherche sur les radiofréquences mardi 25 septembre, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail) a fait un point sur les réels effets de ces ondes électromagnétiques, base des communications sans fil, qui nous tournent autour, un peu plus nombreuses chaque jour.
Terrafemina : Quelles sont les conclusions de votre étude ?
René de Sèze : En observant les effets sur le cerveau de rats, d’expositions répétées à des ondes de niveau dix fois supérieur aux limites imposées actuellement, nous avons constaté que les protéines inflammatoires du cerveau s’activaient mais que la mémoire et l’apprentissage n’étaient en aucun cas touchés. En revanche, avec ces taux dix fois supérieurs, il y a une diminution de l’attention qui s’améliore quand les tests se font avec seulement des niveaux trois fois supérieurs à ceux autorisés aujourd’hui. Ainsi, nous n’avons trouvé aucun lien entre l’augmentation des cas de cancer dans les zones d’exposition. Les niveaux d’exposition autorisés aujourd’hui, pour les téléphones portables par exemple, sont suffisamment bas pour que nous ne trouvions aucun changement dans la mémoire, l’apprentissage et même l’attention.
Tf. : Où en sont les études sur les effets des ondes électromagnétiques sur les enfants et sur les sujets hypersensibles ?
R. S. : L’étude épidémiologique, baptisée Mobi-Kids, qui devrait être achevée d’ici 2 ans, permettra de connaître les effets des radiofréquences sur des sujets en cours de formation (les enfants, ndlr). Celle effectuée sur des rates et des souris exposées aux ondes des Wifi pendant la gestation a aussi conclu qu’il n’y avait aucun effet néfaste que ce soit sur le développement ou sur la morphologie pour des sujets exposés in utero. La thématique de l’hypersensibilité électromagnétique fait quant à elle l’objet de recherches de plus en plus poussées. La prise en considération de ces pathologies est importante puisque l’hypersensibilité aux ondes est un syndrome médicalement inexpliqué. Une étude clinique a été mise en place pour rechercher d’éventuelles perturbations physiologiques chez les patients hypersensibles.
R. S. : Grâce au nouveau mode de financement de la recherche sur les radiofréquences – une taxe mise en place en 2011 –, l’Anses doit désormais assurer une veille bibliographique avec une mise à jour annuelle des rapports. Elle collabore également avec des associations qui militent sur le sujet des radiofréquences (le plus souvent pour leur diminution, voire leur suppression pure et simple, ndlr) au travers de comités de dialogue organisés avec des experts du sujet.
Laure Gamaury
Crédit photo : iStockphoto
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