L’entrepreneuriat se conjuguerait-il au masculin ? Alors que la France compte uniquement 30% de femmes entrepreneures et que seule une entreprise innovante nouvellement créée sur dix est dirigée par une femme, les chiffres montrent bien que la parité est loin d’être atteinte. Face à ce constat, les ministres Najat Vallaud-Belkacem, Geneviève Fioraso et Fleur Pellerin ont présenté ce mardi leur plan pour l’entrepreneuriat féminin. Leur objectif ? « Lever les obstacles, révéler des talents ». Et les obstacles ne manquent pas : les femmes ont moins facilement accès au crédit bancaire, elles sont plus que les hommes confrontées aux difficultés pour concilier vie personnelle et vie professionnelle et dès leur scolarité elles ne sont pas poussées vers l’entrepreneuriat, contrairement à leurs camarades masculins. Enjeu d’égalité entre hommes et femmes, l’accession des femmes à la création d’entreprise est également un levier de compétitivité pour la France, comme le rappellent les ministres dans leur rapport : « Encourager l’entrepreneuriat féminin, c’est aussi une clé du succès pour notre économie et un levier pour la compétitivité et l’emploi. Un rapport de l’OCDE en mai 2012 a d’ailleurs souligné que le potentiel d’entrepreneuriat des femmes était primordial en termes de création d’emplois, d’innovation et de croissance (si le taux d’emploi des femmes était équivalent à celui des hommes, notre potentiel de croissance serait accru de 20 à 40%) ».
L’objectif fixé par la ministre des Droits des femmes est donc d’atteindre les 40% de femmes entrepreneuses dans les 4 ans. Et pour ce faire, le plan de développement est articulé en trois axes : sensibiliser, orienter, et informer les futures créatrices d’entreprise, renforcer leur accompagnement et enfin faciliter leur accès au financement. « En somme, faire évoluer les têtes en même temps que les moyens. Car, j'en suis convaincu, il faut jouer sur ces deux leviers en même temps », résume dans une tribune aux Echos André Marcon, le président de CCI France (Chambres de Commerce et d'Industrie). Parmi les pistes proposées par le plan et avancées par M. Marcon, des actions en amont, en faisant « intervenir, dans les collèges, les lycées et les établissements d'enseignement supérieur, des femmes chefs d'entreprise élues des CCI ». Mais également la proposition d’un accompagnement personnalisé des projets de création ou de reprise d'entreprises par des femmes. Le tout avec un seul mot d’ordre : « entreprenez ».
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