« 88 % des centres dramatiques nationaux sont dirigés par des hommes. » Ce constat est celui de la porte-parole du gouvernement, dans une tribune publiée mardi dans Libération. Par le biais de ce texte intitulé « Qui a peur des femmes dans la culture ? », Najat Vallaud-Belkacem vient à la rescousse de la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, vivement critiquée depuis plusieurs semaines en raison de l’éviction, au nom de la parité, de certains directeurs de grandes institutions culturelles françaises.
En effet, début juillet, après le départ d’Olivier de Bernon, remplacé à la tête du musée des arts plastiques Guimet par Sophie Makariou - ancienne directrice du département des Arts de l’Islam au musée du Louvre -, de Jean-François Colosimo du Centre national du Livre et de Jean-Marie Besset, qui dirigeait depuis trois ans le Théâtre des treize Vents, l’ancien ministre de la Culture Frédéric Mitterrand avait déploré « l’approche totalement dogmatique de la culture » dont faisait preuve, selon lui, Aurélie Filippetti ; l’accusant de remplacer les responsables d’établissements culturels « sous des prétextes fallacieux » et « sans aucune vision culturelle ». L’actuelle ministre s’était alors défendu dans une tribune publiée dans Télérama, réfutant toute accusation de « décision mécanique » et expliquant que ses choix relevaient d’un « refus de l’immobilisme » en matière de création mais aussi d’une forme de « volontarisme » nécessaire à l’instauration d’une égalité hommes/ femmes dans les jurys de nomination et les listes de candidature.
Mardi, c’était donc à celle qui est également ministre des Droits de femmes de prendre la plume pour défendre la parité dans la culture, après que le comédien Philippe Caubère ait affirmé le 15 juillet dernier dans Libération que « la parité, si elle a un sens en effet pour ce qui concerne la direction administrative, n’en a plus aucun dès qu’il s’agit d'art ». Des mots qui ont suscité un profond « sentiment de révolte » chez Najat Vallaud-Belkacem. « Depuis quelques semaines de fortes voix s’élèvent pour protester contre l’exigence nouvelle d’égalité entre les femmes et les hommes dans la culture : qu’elles manquent d’élégance est une chose, qu’elles manquent d’honnêteté en est une autre », commence la ministre. « Dans la culture comme partout ailleurs dans la société française, toutes les conditions doivent être réunies, dès à présent, pour que les femmes et les hommes disposent des même chances d’accéder aux responsabilités dans leur domaine d’activité », ajoute-t-elle, soulignant que « rien ne justifie que le secteur de la création soit exclu de cette exigence républicaine ». N’en déplaise aux détracteurs d’Aurélie Filippetti, la porte-parole du gouvernement persiste et signe : « Rien ne justifie que l’égalité professionnelle s'arrête au seuil des théâtres ou des salles de musique». À bon entendeur…
"Affaire" Aurélie Filippetti : les pires boulettes des politiques sur Twitter
Aurélie Filippetti raillée pour ses fautes d'orthographe sur Twitter
Prix Pulitzer : pas de parité pour le prestigieux prix de presse