La famille de Patricia Bouchon, la joggeuse portée disparue dans la nuit du 14 février 2011 à Bouloc (Haute-Garonne), réclamait depuis maintenant deux ans la diffusion du portrait-robot du suspect, élaboré au cours de l'enquête. Elle a enfin obtenu gain de cause. Alors que jusqu'ici, les magistrats en charge du dossier s'y opposaient fermement, la juge d'instruction Nicole Bergougnan a accepté que le portrait soit diffusé localement, dans les pages de La Dépêche du Midi et lors du journal de 19 heures de la chaîne Midi-Pyrénées de France 3.
Le portrait-robot représente un homme de type caucasien, entre 30 et 40 ans, mal rasé et portant un bonnet de couleur sombre. Problème : ce portrait n'a été élaboré que sur la description d'un seul témoin, un automobiliste qui a croisé vers 4h30 du matin une Renault Clio de première génération garée sur le bord de la route, phares éteints. Le témoin aurait aperçu le suspect à la lumière de ses phares, à proximité de l'endroit où Patricia Bouchon aurait disparu en faisant son jogging. Le procureur de la République Michel Vallet émet donc des réserves sur la pertinence du portrait-robot, et appelle à le considérer « avec beaucoup de précautions ». Depuis sa diffusion, les enquêteurs auraient reçu « une trentaine d'appels intéressants », précise la rédaction de France 3 Midi-Pyrénées.
Mardi 15 octobre, la juge Bergougnan a toutefois estimé « qu'en l'état actuel de la procédure, il était souhaitable de diffuser le portrait-robot comme le demande la famille. Nous souhaitons tous réveiller une réaction de quelqu'un qui ne s'est pas manifesté jusqu'à présent ».
Il suscite aussi l'espoir de l'époux et de la fille de Patricia Bouchon, 49 ans, dont le corps, dissimulé dans un conduit d'eau à une quinzaine de kilomètres de son domicile, n'a été retrouvé qu'un mois et demi après sa disparition. Depuis le début de l'affaire, une dizaine de personnes ont été placées en garde à vue, avant d'être mises hors de cause. La gendarmerie reste toutefois mobilisée : une cellule spéciale regroupant une quinzaine de gendarmes continue à travailler à plein temps sur l'élucidation du meurtre de Patricia Bouchon. Un numéro vert (0800 87 89 32) a d'ailleurs été créé pour recueillir des témoignages sur l'homme du portrait-robot, qualifié de « témoin important ».