L'initiative a été prise par la ministre néerlandaise de l'Éducation, de la Culture et de la Science Ingrid van Engelshoven. A partir de 2024-2025, la mention qui demandait aux citoyen·ne·s de définir leur genre sur leur carte d'identité sera supprimée, car jugée "inutile" par la membre du gouvernement, exprime-t-elle dans une lettre communiquée au Parlement local et consultée le 4 juillet par l'AFP.
Son souhait : "limiter dans la mesure du possible la mention inutile du sexe", explique celle qui est aussi en charge de l'Emancipation. "Les Pays-Bas ne seraient pas le premier État membre à posséder une carte d'identité sans mention de genre. La carte d'identité allemande ne mentionne pas de sexe", appuie la ministre. A travers cette décision, Ingrid van Engelshoven entend permettre aux Néerlandais·e·s de "façonner leur propre identité et la vivre en toute liberté et sécurité".
Cela signifie également que les entreprises et organisations sont incitées à réduire elles aussi l'enregistrement de ces données, précise le journal local NRC. Et donc à devenir des lieux plus sûrs pour les personnes non-cisgenres.
Les détracteurs se sont vite fait connaître, rapporte Courrier International. Sur la page Facebook du parti nationaliste Forum pour la Démocratie, on peut lire : "À partir de 2024 ou 2025, votre sexe ne figurera plus sur votre carte d'identité. Et ça parce que le VVD et le CDA [deux partis de droite au pouvoir] capitulent devant un tout petit nombre de personnes qui 'ne se sentent pas homme ou femme', comme s'il s'agissait là d'un sentiment et non d'une réalité biologique."
Pour les associations de défense des droits des LGBT+, il s'agit d'une véritable victoire. "C'est une excellente nouvelle pour les personnes qui éprouvent jour après jour des problèmes avec cette catégorie de genre sur leur carte d'identité. Et c'est une bonne nouvelle pour quiconque pense que ce que cachent vos sous-vêtements ne concerne ni le gouvernement, ni les autorités".
En 2018, les Pays-Bas avaient d'ailleurs reconnu à trois personnes le droit de ne pas spécifier leur genre sur leur acte de naissance, mais plutôt à cocher "X", rappelle l'AFP. En Allemagne, qui reconnaît un troisième sexe, la distinction a déjà disparu des papiers d'identité, précise le journal néérlandais Nos. Pour ce qui est du passeport en revanche, pas de changement : l'Union européenne rend la mention indispensable.