Periscope, vous connaissez ? Mais si, cette application de vidéo en streaming a été lancée par Twitter en mars dernier, et pour beaucoup, elle pourrait carrément être un outil précieux pour les journalistes et autres acteurs de la communication. Il faut dire que l'appli est très intéressante. Avec elle, on peut diffuser des vidéos en live sur le web sans passer par l'intermédiaire de plateformes telles que YouTube et Dailymotion. De quoi faire naître des vocations. Car si les journalistes peuvent maintenant diffuser des vidéos d'événements en direct, quand quelque chose d'important se produit, des personnes lambda peuvent également jouer les reporters citoyens seulement à l'aide de leur téléphone.
Mais attention, on aurait tort de limiter Periscope à cette utilisation très "breaking news". Beaucoup l'utilisent ainsi pour parler de leur vie quotidienne. Cela peut aller de la vidéo descriptive sur le contenu de son frigidaire à celle dévoilant un extrait de concert. Mais dans tous les cas, le but des utilisateurs est de parler d'eux, de se mettre en scène dans un journal pas si intime que ça. Amanda Oleander est la preuve vivante qu'utiliser Periscope intelligemment peut mener à la célébrité.
Cette illustratrice de 25 ans établie à Los Angeles a installé Periscope sur son téléphone le lendemain de son lancement. Très vite, elle a complètement intégré l'application à sa vie, allant jusqu'à mettre en ligne cinq vidéos par jour. Les thèmes abordés par Amanda sont nombreux. On peut ainsi la voir peindre, visiter des lieux connus ou méconnus de L.A., participer à divers événements, ou encore raconter des anecdotes face caméra. Très jolie, drôle, naturelle, et surtout charismatique, la jeune femme est rapidement devenue la personne à suivre. Aujourd'hui, elle cumule plus de 135 000 abonnés, plus de 18 millions de "coeurs" (comme les "likes" et qui sont plus important que le nombre de followers sur Periscope, ndlr), chacune de ses vidéos est regardée en moyenne par 1 000 personnes et le prestigieux New York Mag lui a même consacré un portrait.
Pourquoi cartonne-t-elle comme ça ? Dans une interview accordée à Cosmopolitan , la jeune femme explique que c'est probablement son absence de mise en scène qui plaît : "Je n'ai vraiment rien à cacher, et je pense que les gens le ressente. On me voit sans maquillage, je me fiche si mes ongles sont fait ou pas. J'essaie juste d'être moi-même autant que possible".
Illustratrice freelance, notamment pour la chaîne E ! Entertainement et Green Peace, Amanda Oleander a également joué les figurantes pour la saga Hunger Games. Ajoutez à cela son succès phénoménal sur Periscope, et vous comprenez vite pourquoi beaucoup de personnes ont tôt fait de la comparer à Kim Kardashian, reine incontestée du "moi" et ambassadrice d'Instagram et de Twitter. Mais si l'Américaine n'est pas étrangère à l'industrie de l'entertainment, la comparaison avec Mme West s'arrête ici. Pour le moment, Periscope ne lui rapporte pas d'argent, même si son succès lui a permis d'augmenter le prix de ses illustrations (qui sont passées de 10 à 20 dollars pièce). Certes, beaucoup de marques ont également frappé à sa porte, mais Amanda Oleander ne se laisse pas amadouer facilement. Pointilleuse, elle confie : "Je regarde les vêtements qu'on me propose et je me dis : 'où est-ce que ça a été fait ? Est-ce que ça vient d'un atelier de confection basé à l'autre bout du monde ? Alors non merci. Je n'en ai rien à faire qu'on me propose 1 million de dollars, je ne porterai pas n'importe quoi".
Pas facile d'acheter la jeune artiste, qui voit plutôt en Periscope un moyen de tisser des liens avec les autres et de mettre en avant des projets. On a ainsi pu la voir interviewer des connaissances pour savoir comment elles avaient réussi dans la vie, ou enregistrer la création d'une illustration commune sur une durée de 12 heures. Pour 5 dollars, ses abonnés pouvaient ensuite obtenir l'oeuvre d'art en version digitale, tandis que l'argent était reversé à une association venant en aide au Népal suite au séisme survenu en avril dernier. Bref, Amanda Oleander a fait de Periscope un pur outil de partage. Qui plus est, un partage sain et fun. Bien sûr, elle fait parfois face au harcèlement sexuel , mais elle préfère voir le bon côté de son application chouchou : "Je ne me fais pas trop intimider. C'est plutôt des trucs du genre : 'montre-moi tes seins'. Mais quand ça arrive, je bloque la personne et ça ne va pas plus loin que ça".
La suite, Amanda Oleander la voit en grand. Elle vient ainsi de se lancer dans un grand tour du monde grâce au financement de quelques marques – triées sur le volet évidemment. A chaque escale, la starlette prévoit de participer à des projets artistiques, comme des expositions pop-up dans des galeries, et bien sûr de partir à la rencontre d'autres artistes et de ses fans. "Je n'ai jamais beaucoup voyagé, et c'est quelque chose que j'ai toujours voulu faire. Maintenant je vais enfin pouvoir le faire, mais avec un twist, tout sera posté sur Periscope. Je suis tellement excitée que je pourrais en pleurer, honnêtement", conclut celle qui fait battre le coeur des internautes.